Que faire contre le croutage?

Dans certains sols argileux, la levée du maïs est affectée par du croutage

Publié: 7 juin 2019

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L’agronome Annie Desrosiers a évalué que le passage de la picoteuse dans ce champ a endommagé seulement 2% des plants. (Photo : Annie Desrosiers)

Les premiers semis de maïs ont commencé à émerger. Certains champs ont atteint ou même dépassé le stade 2-3 feuilles. Or, on observe par endroits que dans les sols de texture fine, un croutage a rendu la levée plus difficile.

« La population est un peu faible à ces endroits, rapporte Cynthia Lajoie, agronome chez Pioneer pour la Montérégie. Certains plants ont de la difficulté à émerger. Quand on creuse, on voit même des plants qui ouvrent leurs feuilles dans le sol. »

Pour sa part, Annie Desrosiers, agronome pour l’est de la province pour le même semencier, observe du croutage dans la région de Saint-Roch de l’Achigan, entre autres. « Ils ont eu une très grosse pluie autour du 19-20 mai, décrit-elle. Alors, il y a pas mal de croutage dans les sols de texture fine qui ont été semés avant cette date. »

C’est fort, du maïs! Mais quand la croute est épaisse, cela ne suffit pas toujours. (Photo: Annie Desrosiers)

Que faire contre le croutage? « Si le champ est encore en pré-émergence ou si les plants ont seulement un pouce, la picoteuse peut faire un très travail, indique Annie Desrosiers. Je viens d’observer trois champs où on l’a passée et il a moins de 2 % de plants endommagés. »

« La meilleure chose à faire, ajoute-t-elle, c’est de l’essayer et d’aller voir le résultat à l’arrière du passage. Il n’y a pas de situation noir et blanc dans ce contexte. Une pluie va avoir le même effet que la picoteuse, reprend Cynthia Lajoie. En ameublissant le sol, elle aidera les plants à émerger. Mais avec le printemps qu’on a eu, je ne vais tout de même pas pour souhaiter de la pluie aux producteurs », ajoute-t-elle en riant.

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L’autre option si la population est faible, c’est de resemer. Mais c’est un pensez-y-bien, selon cette dernière. « Il faut évaluer si le rendement potentiel d’un semis tardif est meilleur que celui d’une faible population, indique-t-elle. Il existe une charte qui aide à le déterminer. » (voir ci-bas)

L’agronome prend pour exemple un champ semé le 19 mai dont la population atteint seulement 15 000 plants à l’acre. « Selon la charte, indique-t-elle, on est à 63 % du rendement normal. Mais si on avait resemé ce champ le 8 juin, le potentiel de rendement aurait été de 67 %, ce qui est à peine plus haut. »

« En fait, à cette date-ci, ça prendrait une population très faible pour que ce soit avantageux de resemer », conclut-elle.

 

Potentiel de rendement pour une plage de dates et de densités de plants

Source : Corteva Agriscience

 

 

 

 

 

 

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Piette

André Piette

Journaliste

André Piette est un journaliste indépendant spécialisé en agriculture et en agroalimentaire.