Objectif : construction de nichoirs

La population visible d’hirondelles sur la ferme ne cesse d’augmenter

Publié: il y a 6 heures

Nous avons construit 100 nichoirs avec une gang de gens motivés.

Printemps 2017 : on prépare un projet de bande riveraine bonifiée. Pourquoi s’en tenir à la largeur minimum règlementaire si on peut espérer en faire un peu plus. On avait décidé de se tasser un peu plus, d’installer des arbres à essence nobles, des arbustes qui offrent des fruits en même temps que les couleurs pour le plaisir des yeux. Voilà que les gens de l’équipe environnementale de l’UPA nous proposent l’installation de nichoirs.

Quatre pour essayer! Ça pourrait accueillir les hirondelles bicolores et les merles bleus. J’ai une bonne idée de l’allure des hirondelles, mais un merle bleu. Jamais vu ça! Faut dire qu’il n’est pas très médias sociaux!

On verra bien ce que ça va donner! Vous connaissez peut-être déjà l’histoire, mais en résumé une bonne présence des hirondelles cette année-là. On a même accueilli les fameux merles bleus que l’on n’avait jamais observés.

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Une idée de l'ampleur du projet. Le sol à nu. Notez que ce cours d'eau est plein jusqu'en haut du talus quatre années sur cinq. On souhaite que les creusages se fassent en juillet-août-septembre afin que la végétation ait le temps de s'installer. On se croise les doigts pour que ça tienne.

Retard pour un projet de gestion de cours d’eau

Je vous raconte l’histoire derrière un projet innovateur de gestion de cours d’eau. Dans notre secteur, on a une problématique un peu spéciale. Un cours d’eau se creuse par lui-même.

L’hiver suivant, on « trippe » en fabriquant nous-même de nouveaux nichoirs. Une vingtaine avec un fort pourcentage de locataires additionnelles l’année suivante. Tellement satisfait du résultat qu’on se dit : Faudrait en fabriquer 200!

C’était légèrement ambitieux, mais avec de l’aide de Dominic, on y est arrivé à ce fameux 200 nichoirs cette année. On ressent un sentiment de satisfaction. Surtout de constater que la population visible d’hirondelles sur la ferme ne cesse d’augmenter. Ça brise le mythe qui court disant que les agriculteurs spécialisés en production végétale entraînent le déclin des oiseaux par l’utilisation des pesticides ou intrants minéraux.

En fait, on démontre le contraire si on aménage différemment l’espace autour de nos champs en culture. On est content, on en parle et on partage sur les réseaux sociaux. Et voilà qu’un beau matin, un agriculteur m’envoie une photo en disant : « Regarde ça Paul ce qu’on est en train de faire ce matin! ». Il était justement en train de fabriquer des nichoirs pour installer sur sa ferme.

Et la roue tourne, on en parle, on partage et d’autres agriculteurs.trices emboitent le pas. La nouvelle se propage et on nous demande de vulgariser pendant certaines réunions de club agro ou autre. Et voilà que la semaine dernière, je me suis retrouvé avec un groupe d’agriculteurs.trice du club agro Durasol afin de discuter du pourquoi et comment on pourrait favoriser un peu plus la biodiversité avec comme objectif de construire 100 nichoirs au cours de l’après-midi.

Une belle journée bien organisée avec des gens motivés pour finalement arriver à l’objectif initial : construire 100 nichoirs. On entend de plus en plus parler de biodiversité. Beaucoup plus que d’en parler. On passe à l’action. Et dites-vous que s’il y a de plus de plus de groupes d’hirondelles magnifiques qui survolent de plus en plus nos champs, on pourra dire qu’on y a mi du cœur, et qu’on y a grandement contribué.

Profession agriculteur

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.