Il pleut… encore 20 % de notre soya au champ. Coup d’œil sur les prévisions météo. Wouch, ça s’enligne pour une semaine arrosée. Je me sens de plus en plus seul dans mon secteur à qui il reste du soya. Il fut un temps où Gertrude avait la capacité des autres moissonneuses autour. Si la récolte était plus compliquée, on était tous dans le même bain. Maintenant, on a beau être motivé, mais avec 17,5 de faux, facile d’imaginer que je dois faire deux fois plus de passages pour récolter la même surface. Si, en plus, j’ajoute les contraintes additionnelles pour le soya IP, j’augmente le niveau de difficulté.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Je vois l’automne avancer et le niveau de stress monte d’un cran. Hey, si j’investissais sur une moissonneuse plus nouvelle et plus grosse, tout le soya serait récolté! Pas stressé et soulagé, je serais prêt à entreprendre le maïs comme un peu tout le monde autour. Mettons 200 000 $ pour une usagée, j’élève mon coût de production de 0,315 $ le boisseau. Tant qu’à y être, je pourrais me gâter avec une machine presque neuve, question de terminer ma carrière bien équipé! Financée sur 10 ans : 0,80 $ le boisseau additionnel.
Wow minute. En fait, ça coûte quoi être en retard d’une semaine? Un pot de café de plus ou quelques Valium J! Moi et Gertrude, on a vu pire et on s’en est toujours bien sortis. Je ne referais pas mes erreurs de jeunesse : sauver la récolte en détruisant le sol. Une récolte, ce n’est pas un concours de vitesse. C’est une étape importante pour un futur semis réussi. Ben non, on n’a pas fini! Je prends mon gaz égal, je n’ai pas de rendez-vous, pas de train à faire. J’oublie le calendrier, j’écoute mon sol, je patiente. C’est le genre de petites choses qui font que je suis fier d’être agriculteur!