Santé des sols: Le pouvoir de la cocréation

Publié: 6 décembre 2022

Santé des sols: Le pouvoir de la cocréation

J’ai participé à une journée de réflexion et de cocréation la semaine dernière. J’ai eu le privilège de rencontrer un groupe de gens allumés et intéressés à réfléchir et à mettre en place des éléments gagnants qui pourraient nous guider vers une meilleure adhésion et compréhension de la conservation des sols. C’est  tellement large la conservation des sols. Agriculture regénérative, semis direct, couverts végétaux, réduction des pesticides, agroforesterie, systèmes de culture, etc., font tous partie de la panoplie de segments de gestion qu’on peut orchestrer afin d’avoir des sols en santé nous offrant une plus grande biodiversité. Objectif : avoir une ferme plus résiliente face aux changements climatiques dans le futur. Et si en plus d’être résilient  on pouvait capter plus de carbone tout en développant une ferme plus équilibrée au niveau énergétique. Wow! Juste wow! Plusieurs des gens autour de moi travaillent déjà dans cette direction. On commence par une visite de champs. On échange certaines réflexions jusqu’à ce qu’on commence à sentir le froid. On se déplace un peu vers un autre site question de zyeuter un profil de sol en plein milieu d’un champ bien vert. Ils sont où nos vers de terres? Hummm! Partis se réchauffer un peu plus en profondeur. Les vers se déplacent dans les zones ou il fait 5 degrés celsius et plus. Encore un peu de discussions et on comprend qu’on serait probablement mieux d’imiter nos vers et se diriger vers un endroit plus chaud pour aller dîner. Une fois le ventre bien rempli, on commence nos ateliers de cocréation. Première fois que j’expérimente ce format d’atelier. On nous propose de rêver en mettant de côté nos freins, notre timidité, et notre raisonnement du faisable… en gros ça voulait dire : « lâchez-vous lousse sans tabou ». Les 140 caractères de Twitter sont très permissifs comparés à l’espace qu’on a sur nos petits post-it. Faut se concentrer et quand je me concentre j’ai tendance à écrire en pattes de mouche. J’ai même dû aider les gens à relire ce que j’avais bien pu écrire quelques minutes plus tôt. L’atelier avance et on se retrouve avec des personnages à gérer en plus de crayons couleurs, cure-pipes et pâte à modeler pour imager notre propos. On aurait pu se croire à la maternelle 5 ans. Maternelle que je n’ai pas connue mais disons qu’à 5-6 ans j’avais le rêve facile. Cette fois-ci on a rêvé en gang! Ce qui nous a permis de ressentir quelques conclusions sérieuses que le processus nous a permis de faire ressortir. C’était une première rencontre et ça tourne encore dans ma tête. J’ai des sujets post-it qui me sont restés en mémoire. Entraide et formation en groupe, la fierté d’y arriver, traverser nos paradigmes, nos craintes, espérer une meilleure reconnaissance, un meilleur soutien. On a une certaine route à suivre en commençant par le vivant supporté par l’agriculteur en tout premier. Ensuite comment arriver à convaincre nos consommateurs de nous suivre? En partant ceux qui dictent la volonté de la chaîne de répondre au besoin du consommateur. Viendront ensuite des institutions de formation, des partenaires financiers, de nouvelles chaînes de valeurs et bingo! notre rêve est réalisé. Nous sommes déterminés mais conscients qu’on devra être la poule et l’œuf en même temps. Notre premier défi : atteindre notre consommateur. Êtes-vous là? Profession agriculteur

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.