Il nous reste environ trois heures de récolte à compléter dans nos haricots secs. Suivra ensuite la récolte du soya. Il reste encore des feuilles dans le bas des plants, mais le temps de faire les modifications soya sur Gertrude et probablement laisser passer les 2-3 journées nuageuses qu’on nous annonce et on sera directement en pleine fenêtre de récolte.
La récolte est pourtant déjà commencée depuis une dizaine de jours. C’est très hâtif et c’est vraiment plaisant de voir que plusieurs agriculteurs(trices) en profitent pour implanter des céréales d’hiver en plein mois de septembre, et ce, dans d’excellentes conditions de semis. Dire qu’il fut un temps où on se retrouvait un peu seul dans ce mode récolte-semis et maintenant nous sommes plusieurs à défier l’hiver!
C’est un peu sec, mais il suffit de descendre un peu les unités de semis afin d’atteindre une bonne humidité. Dans le cas du soya, les rendements affichés sur les parcelles d’essais sont en général en haut de 5 tm/ha. C’est plus qu’excellent! On n’a jamais réussi ce genre de rendement chez nous sur un 20 hectares. J’observe notre champ et je me dis que 4 tm/ha pourrait être envisageable. Toujours embêtant d’évaluer le rendement soya. C’est Gertrude qui aura le dernier mot.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
On est automatiquement en mode questionnement par rapport à notre semis direct. Le nombre de fois qu’on entend qu’il faut faire une bonne préparation de sol afin de mieux réussir. On finit par se dire : nos rendements sont plus bas, ça doit dépendre de notre façon de travailler (ce qui veut dire dans notre cas : ne pas travailler pantoute!).
Cette année, on a fait l’exercice pour notre canola. Un tiers de nos surfaces en mode conventionnel, 1/3 en mode semis direct avec précédent soya et 1/3 en mode semis direct avec un précédent d’un blé hiver bonifié d’un couvert végétal. Le semis en mode conventionnel a décollé très rapidement. Le canola était plus long, plus dense comparativement à notre semis direct qui était plus court et légèrement moins uniforme. Alors à le voir aller on se disait : peut-être que cette toute petite semence aurait avantage à être semée en mode conventionnel? Juste à voir le champ, on se disait : si on a un champ qui a le potentiel de sortir 3 tm/ha. C’est celui- là!
Résultats à la récolte : même rendement pour les deux techniques. On a aussi fait la même chose pour nos haricots secs. Le contrôle des mauvaises herbes est beaucoup plus efficace en mode conventionnel versus notre semis direct. Ce qui nous a donné un meilleur rendement final en conventionnel vs le semis direct.
La raison principale : on doit améliorer notre contrôle des mauvaises herbes. Les fortes pluies (environ 160 mm en 24 heures) ont particulièrement réduit notre potentiel de rendement. Surtout sur une terre plus difficile à bien drainer. Un problème de densité de sol à 10-20 cm qui semble ralentir l’Infiltration de l’eau. Ça nous a donné un rendement anémique sur ce 15 hectares.
Donc ça résume en quelques lignes que c’est toujours bon de bien évaluer nos résultats par rapport aux défi du système de culture qu’on utilise et prendre le temps de bien évaluer les comportement afin de trouver les points à améliorer dans ce même système. Ça fait partie de notre savoir-faire : profession agriculteur.
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