Chaque culture a connu son lot de problèmes cette année et pour les céréales de printemps, c’est le moment du semis qui semble avoir causé le plus de problèmes. Résultats : des rendements moyens, avec des grains très légers dont le poids spécifique a également déçu, peut-on lire dans le bilan 2025 du Réseau des grandes cultures du Québec (RGCQ).
Le constat pour 2025 est d’autant plus décevant que les champs paraissaient souvent prometteurs vus de l’extérieur.
« On a eu une saison un peu bizarre qui a commencé tôt pour les semis, fin avril début mai, et qui s’est prolongée jusqu’à la fin mai début juin. Ensuite, beaucoup d’eau avec des orages et des inondations. Et aux récoltes, on est resté sur notre faim. On a vu des résultats très variables d’une région à l’autre et dans un même champ », résume Jean Goulet, responsable des essais pour les céréales de printemps au RGCQ.
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RGCQ: Des rendements moyens pour le soya
Le Réseau des grandes cultures du Québec (RGCQ) présente pour 2025 un bilan somme toute satisfaisant pour les différentes variétés de soya testés sur ses trois sites.
Le blé, l’orge et l’avoine ont affiché des résultats semblables. « Pour les trois céréales, les rendements sont ordinaires. Ce n’est pas la meilleure année », déclare Jean Goulet qui ajoute que le poids spécifique de l’avoine était particulièrement léger cette année.
Certaines régions s’en sont mieux tirées, telles que le Témiscamingue et le Saguenay. Elles ont moins souffert que d’autres régions du Québec des écarts dans la météo tout au long de la saison.
Côté maladie, des cas de rouille jaune ont été rapportés sur le site de La Pocatière.
Les céréales de printemps en perte de vitesse
Avec les mauvais rendements des dernières années, Jean Goulet observe un transfert de la culture des céréales de printemps vers les céréales d’automne qui se traduit par une augmentation de l’acrage de ces dernières. « Les ventes de céréales d’automne ont encore augmenté cette année. C’est resté assez stable pour le seigle, mais on a connu de bonnes ventes pour le blé », constate le superviseur au RGCQ.
L’orge d’automne connait également un engouement, même si les avis sont modérés pour le moment quant à la culture. Une demande semble poindre pour la céréale, dont du côté du secteur brassicole et les microbrasseries qui s’y intéressent de plus en plus.
Jean Goulet souligne que les céréales de printemps ont toujours leur place, entre autres pour les blés, puisqu’ils ne possèdent pas les mêmes qualités que le blé d’automne. C’est le cas du blé panifiable qui a des critères spécifiques.
Si les céréales d’automne gagnent en popularité, l’ensemble des céréales connait un déclin au Québec. Des producteurs privilégient le soya et le maïs-grain au détriment des céréales. Le phénomène est surtout observable dans les régions périphériques qui emboîtent le pas aux régions centrales. Une année comme celle de 2025 rappelle toutefois les risques associés à repousser ou à tester les limites, indique Jean Goulet.
Des producteurs se retrouvent avec du soya encore dans les champs, une récolte qui peut être considérée perdue avec la neige tombée de manière précoce cette année. « Il faut bien doser les cultures et les dates de croissance pour se donner les meilleures chances possibles », croit le spécialiste.
Tableaux du RGCA disponibles
Le Réseau grandes cultures du Québec a évalué 71 variétés de céréales de printemps cette année. Dans les nouveaux tableaux (disponibles en cliquant ici), on peut lire les évaluations de 31 variétés de blé, 12 d’orge et 23 d’avoine. Cette année, il y a plusieurs nouveautés, notamment pour le blé, avec trois nouvelles variétés panifiables : Sasha, AAC-CGR Langevin et AAC-Atea. Pour l’avoine, trois nouveaux cultivars de type vêtu sont proposés : Nation, AAC Shavka et AAC Molnar. Les tableaux fournissent des données sur les rendements et la qualité des grains.