L’art de maximiser ses ressources

Publié: 20 juillet 2013

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Le 12 juillet dernier, à ses installations de Sainte-Brigitte-des-Saults, au Centre-du-Québec, la famille Benoît a reçu les visiteurs dans le cadre de la journée INPACQ. Les fermes laitières de l’entreprise étaient ouvertes au public. Les gens étaient également invités à assister à quelques conférences.

Rolande Garon, agronome et conseillère en gestion, suit les Benoît depuis plusieurs années. Elle a dévoilé des chiffres impressionnants. Premièrement, quelques statistiques : les Entreprises G. M. Benoît ont un troupeau de 255 vaches Holstein et produisent 235 kg mg/jour.

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Le premier objectif que les producteurs se fixent est de produire leur quota à 100%. « En produisant le quota à 100%, on s’assure de ne pas avoir de problème de liquidité. Tout l’argent qui doit entrer entre », exprime Rolande Garon.

Les Benoît visent également un pourcentage de charges de 45% ou moins, ce qu’ils arrivent à faire régulièrement. En 2012, les charges ont représenté 40,1%, 44,0% en 2011 et 41,8% en 2010. En ce qui concerne les concentrés achetés, par exemple, les producteurs visent moins de 10$/hl. En 2012, ils ont déboursé en concentré 10,84$/hl. Toutefois, la moyenne des producteurs de la région s’élevait à 15,13$/hl. En 2011, ils ont atteint 9,55$/hl. « Ils y arrivent avec un très bon ensilage », assure l’agronome. Pour ce qui est des charges concernant les médicaments, les frais de vétérinaires et de reproduction, les Benoît budgètent 300$ ou moins par vache par année. En 2012, les éleveurs ont déboursé 204$ par vache. La moyenne régionale se situe à 382$.

vacheQuestion achat d’animaux, leurs dépenses n’ont jamais dépassé 10 000$ par année. « Les Benoît n’achètent que des vaches à haut potentiel génétique, explique Rolande Garon. Ils se disent pourquoi acheter des vaches quand on en produit. » D’ailleurs, pour l’élevage de taures de remplacement, les producteurs visent moins de 3000$ par taure. En 2012, ils ont payé 3023$, alors que la moyenne des producteurs de la région était de 3431$.

Côté cultures, on consacre pour les fertilisants, les semences et les herbicides un maximum de 6% des revenus. Ils visent moins de 325$/ha. Pour y parvenir, on valorise les fumiers, utilise la chaux, négocie le prix des fertilisants, fait des rotations, travaille avec le Roundup Ready, puis draine les terres à 100%. Pour 2012, 324$/ha ont été versés. Les autres producteurs de la région ont payé en moyenne 358$/ha.

Point de vue machineries : « Les Benoît ont un employé mécanicien, ce qui baisse le coût de l’entretien de la machinerie. Il y a également un coffre à outils dans chaque tracteur et le diesel est amené au champ. On achète souvent usagé aussi, on profite de travail à forfait », indique l’agronome. En 2012, ils ont dépensé pour la machinerie 82$/ha. La moyenne des producteurs de la région : 149$/ha.

Salle traiteAu cours des années, les Benoît ont mené à bien plusieurs chantiers de construction, encore une fois la saine gestion était toujours au rendez-vous. L’objectif est de ne pas dépasser de plus de 5% le coût prévu. Une surveillance régulière sur le chantier est aussi une pratique afin de respecter les dates d’échéance.

Évidemment, gérer l’endettement fait partie des objectifs principaux de l’entreprise. Pour se faire, les taux d’intérêt sont négociés judicieusement. Les producteurs paient même comptant le plus souvent possible. Les chiffres sont analysés régulièrement.

Martin Benoît, copropriétaire des Entreprises G. M. Benoît, fait partie d’un groupe de gestion depuis le début de sa carrière de producteur. Selon lui, l’analyse de groupe est un outil en or, car il est possible de se comparer avec de vrais chiffres.

Pour en savoir davantage sur l’entreprise, lisez aussi l’article d’Alain Fournier paru dans l’édition de juin 2013 du Bulletin des agriculteurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Claude Poulin

Marie-Claude Poulin

Journaliste et rédactrice en chef

Marie-Claude Poulin est journaliste et rédactrice en chef du Bulletin des agriculteurs.