Le bore est un oligo-élément essentiel. Il est souvent sous-estimé dans les programmes de fertilisation du maïs. Pourtant, il joue un rôle crucial dans le rendement final. Le bore est difficile à gérer, car il est très mobile dans le sol et les analyses de sol ne permettent pas de mesurer les quantités disponibles avec précision. Nous faisons le point avec Pierre Migner. Il est directeur de la recherche chez Agro-100.
Pourquoi le bore est-il essentiel ?
Le bore est impliqué au niveau structurel dans la plante, dans la solidité des tissus. Il interagit avec le calcium dans les cellules végétales pour en renforcer les parois. Le bore donne forme et rigidité aux feuilles, tiges et racines. Lorsqu’il y a une carence en bore, la croissance de la plante ralentit et, souvent, la pollinisation est affectée négativement. Cependant, les quantités requises de bore par la culture sont très faibles en comparaison des éléments majeurs, tels que l’azote.
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Peut-on mesurer la quantité de bore disponible dans le sol ?
« C’est une tâche ardue », admet Pierre Migner. Le bore est extrêmement mobile dans le sol, car il ne se lie pas aux particules, comme le potassium ou le calcium. Chargé positivement, il se déplace avec l’eau, tout comme l’azote. On retrouve donc principalement le bore dans la matière organique du sol, et sa disponibilité dépendra de l’activité microbienne. En effet, c’est la décomposition de cette matière organique qui permettra aux racines d’absorber le bore.
Compte tenu de la complexité que nous avons à prédire la quantité de bore qui sera libérée au cours de la saison et de déterminer sa disponibilité pour la plante au moment opportun, notre expert propose de planifier une application de 0,3 kg de bore par hectare pour le maïs.
Comment appliquer le bore dans le maïs ?
« Historiquement, on appliquait du bore avec les engrais granulaires et on l’épandait à la volée. Le problème avec les engrais granulaires appliqués à la volée sur le sol, c’est qu’on doit considérer qu’il faut mettre l’équivalent de ce qui entre dans une tasse de café de granules. Il faut répartir cette quantité de façon uniforme sur 10 000 m² ». C’est une mission presque impossible, car répartir une si petite quantité sur une grande surface est très difficile.
Pierre Migner propose d’appliquer le bore en même temps que la solution azotée, après la levée de la culture. Ce mélange est appliqué en bandes et légèrement enfoui dans le sol entre les rangs, au stade V3 à V6. Cette méthode permet d’économiser du temps et des déplacements sur le terrain, tout en répondant aux besoins de la plante en azote et en bore.
L’ajout de bore a un impact démontré. « Nous avons observé des gains de rendement de 621 kg par hectare lorsque le bore est appliqué avec la solution azotée en bande », précise Pierre Migner.
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