Pour économiser, fertiliser avec du fumier et des engrais verts

Publié: 20 mars 2022

,

Fertilisation d'une prairie.

Le prix des engrais monte en flèche cette année. Y a-t-il moyen d’économiser? Qu’adviendrait-il si vous choisissiez de fertiliser vos cultures en implantant des engrais verts et du fumier? Ça pourrait être avantageux sous certaines conditions, disent deux agronomes.

En plus d’élever des veaux laitiers et d’être producteur de grandes cultures, Yanick Beauchemin est conseiller en agroenvironnement au Club Yamasol. De son côté, Laurence Gendron est conseillère en économie et gestion à la direction de la Mauricie. Ensemble, ils ont présenté une conférence sur le prix des engrais : quand la fertilisation rime avec valorisation dans le cadre du Congrès VIA Champs Libres, organisé par Via Pôle d’expertise en services conseils agricoles.

Ils ont comparé l’effet de l’utilisation de différents engrais organiques. Le lisier de bovins, le lisier de porcs, le fumier de poules pondeuses, les MRF (boue de papetière), les MRF (biosolides municipaux) et les engrais verts ont été comparés (ferme Bellevue de Paul Caplette).

Avantages et inconvénients de différents engrais organiques

« L’engrais organique est extrêmennt intéressant », dit Laurence Gendron. Le plus avantageux a été les engrais verts qui peuvent permettre de sauver 151$ l’hectare. Il y a toutefois une nuance à apporter. Cela dépend du choix de l’engrais vert et cela implique que l’implantation soit excellente, comme c’est le cas chez Paul Caplette. Et puis, la région pourra influencer les résultats.

À lire aussi

Selon Luc Bellefroid, les traits d’hybrides contre la sécheresse ne peuvent supplanter le semis direct pour préserver l’humidité et les réserves d’eau du sol.

Luc Bellefroid, branché sur le Midwest américain

Luc Bellefroid obtient des rendements de maïs-grain en semis direct entre 14 Tm/ha et 15 Tm/ha. Sa recette : un sol en santé, un suivi agronomique avec un club agroenvironnemental, une gestion minutieuse dans le choix des hybrides, en plus d’être branché sur les compétences d’agriculteurs du Midwest américain.

Yanick Beauchemin abonde dans le même sens. Il ajoute toutefois que l’engrais vert, c’est bien, mais c’est encore mieux d’utiliser aussi un engrais organique. À la blague, il dit en conclusion : « Le fumier, c’est plus que de la marde. » Sur sa ferme, il met ce conseil à profit.

Marge sur coût variable de la rotation (9 ans)

Les deux agronomes précisent que les calculs effectués varieront d’une ferme à l’autre.

Deux éléments auront un impact important : le coût d’épandage et la hausse de rendement. Si l’entreprise assume tous les coûts d’épandage et qu’il n’y a pas de hausse de rendement, l’utilisation des engrais organiques est souvent déficitaire. À long terme, les engrais verts peuvent apporter une augmentation du rendement, ce qui rend son utilisation intéressante (voir tableau 9 ans).

Si l’utilisation d’engrais organiques vous intéresse, Laurence Gendron recommande que les producteurs travaillent étroitement avec leur agronome pour faire des essais et voir ce qui fonctionne bien ou moins bien sur leur entreprise. Elle recommande aussi de bien connaître ses coûts d’épandage puisque cela aura un impact sur les résultats finaux.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.