Le Danemark, situé au Nord de l’Europe, se démarque par ses objectifs très ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Non seulement le pays scandinave vise la carboneutralité d’ici 2050, mais il compte réduire ses émissions de GES de 70% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030. En comparaison, l’objectif du Québec est 37,5%.

Producteur pétrolier en mer du Nord, le Danemark a voté en 2020 une loi qui prévoit l’abandon progressif de l’exploitation pétrolière et gazière. L’une des façons choisies pour se sevrer des énergies fossiles et de parvenir à ces objectifs de réduction des GES est de miser sur les énergies renouvelables.

Au Québec, l’hydro-électricité est la source principale d’électricité. Au Danemark, il y a un plus grand éventail de sources d’énergie et ceci est perceptible dans le paysage. La campagne danoise est parsemée de champs remplis de panneaux solaires au-dessous desquels paissent souvent des animaux.

Dans sa transition énergétique, le Danemark compte beaucoup aussi sur l’énergie éolienne. Dans le pays, on voit beaucoup d’éoliennes. Celles-ci sont toutefois clairsemées. Ce sont les éoliennes en mer qui fournissent la plus grande part d’énergie éolienne. La mer du Nord est d’ailleurs surnommée la Silicon Valley de l’énergie éolienne en mer.

Les Danois sont réputés aussi pour leur grande utilisation du vélo comme transport pour se rendre au travail ou à leurs activités. Les parcs de stationnement de vélo près des stations de métro à Copenhague, la capitale du pays, sont impressionnants par leur vastitude.

Une autre énergie renouvelable sur laquelle le Danemark compte dans sa transition énergétique est la production de gaz naturel renouvelable (GNR). Pour ce faire, on valorise des résidus de l’industrie agroalimentaire, des fumiers et des lisiers pour en faire du GNR. Les Villes de Saint-Hyacinthe et Varennes ont ce type d’usines au Québec qui traitent les matières organiques. La Coop Agri-Énergie Warwick produit du biométhane à l’aide des déjections animales provenant d’une dizaine de fermes.

Nature Energy est le chef de file dans la fabrication de biométhane en Europe. L’entreprise est bien implantée au Danemark avec 13 usines. Elle a aussi une usine en France et une aux Pays-Bas. Toutes les usines sont construites de la même façon. Nature Energy a présentement des projets de construction au Québec, dont un à Farnham.

Les résidus sont placés dans ces bâtiments cylindriques nommés digesteurs. Une fois le processus de biométhanisation effectué, il en ressort du GNR (distribué dans le réseau), du gaz carbonique (utilisé dans les boissons gazeuses) et du digestat (redistribué aux producteurs pour épandre aux champs). À noter que ce digestat est beaucoup moins odorant que le lisier.

En 2022, Nature Energy a traité 4,7 millions de tonnes de déchets, dont des fumiers et lisiers collectés chez des producteurs agricoles partenaires. Les résidus de l’industrie agroalimentaire valorisés auraient sinon été enfouis. Quant aux fumiers et lisiers, ils auraient été épandus aux champs pour fertiliser les cultures ou auraient été entreposés parfois sur de longues périodes dégageant ainsi des gaz à effet de serre dans l’environnement.

Nature Energy est responsable d’aller collecter les fumiers et lisiers chez les producteurs partenaires et de leur livrer le digestat également. Ceci à l’aide de sa flotte de camions lavés avec soin après chaque visite à l’usine ou chez un producteur. Les camions ne sont jamais vides puisqu’ils transportent soit les déjections animales, soit le digestat. De plus, les fermes partenaires sont toutes situées dans un rayon de 25 km de l’usine.

Les agriculteurs danois sont aussi mis à contribution pour l’atteinte des objectifs environnementaux. On leur demande de réduire de moitié leurs émissions de GES. Un des moyens d’y parvenir est de devenir partenaire d’un producteur de biométhane comme Nature Energy.

En plus de leur rapporter un revenu supplémentaire à la ferme, cette collaboration permet aux producteurs agricoles d’économiser temps, énergie et carburant utilisés autrement en manutention du fumier ou de l’engrais. Ce dernier avantage est même ce qui a fait pencher la balance lorsque les frères Egegaard ont été approchés par Nature Energy.
Pour en savoir davantage sur la biométhanisation au Danemark, lisez la série d’articles sur le sujet publiée dans le magazine du Bulletin des agriculteurs. Vous n’êtes pas encore abonné? Remédiez à la situation en cliquant ici.