Des robots à lisier en démonstration cet été

Un autre élément qui réduit les coûts, c’est la faible consommation de carburant : 1,9 litres à l’heure.

Publié: 2 mai 2025

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Le robot 360 Rain permet d'épandre du lisier à petites doses tout au long de la saison de culture, même lorsque le maïs est à pleine hauteur.

Qui l’eût cru! Le lisier peut maintenant être épandu dans les champs par des robots. Deux fermes québécoises sont en train de s’installer pour pouvoir démarrer en juin prochain, l’une au Centre-du-Québec et l’autre dans Lanaudière.

L’équipement s’appelle 360 Rain. Il a été conçu dans le Mid-Ouest américain comme solution de rechange à l’irrigation par aspersion. Au Québec, il est commercialisé par Guillaume Peeters et sa compagnie Saturn Agriculture. Ce dernier est très connu dans le domaine des robots de traite.

Il s’agit donc d’un équipement qui peut être utilisé autant pour l’irrigation que pour l’application de lisier, et même pour l’application d’engrais liquide.

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Selon Guillaume Peeters, le robot offre plusieurs atouts. Au lieu de se dépêcher à sortir au printemps pour épandre le lisier, le producteur peut attendre et l’épandre à petites doses tout au long de la saison, même sur le maïs pleine grandeur. Il permet ainsi de fertiliser au moment où les plantes en ont besoin.

De plus, puisque le lisier contient une grande part d’eau, il permet d’irriguer les champs dans les périodes les plus sèches de l’été. Cela permet de prévenir les pertes liées aux périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes en raison des changements climatiques.

Des producteurs qui l’ont testé aux États-Unis ont même rapporté que ces deux éléments – apport fréquent de petites doses de fertilisants et d’eau – permettait d’augmenter la production au champ.

Un autre élément qui réduit les coûts, c’est la faible consommation de carburant : 1,9 litres à l’heure.

De plus, puisqu’il se promène sans citerne, il y a aussi moins de compaction au champ. Le robot a 16 pieds de haut, soit presque 5 mètres, ce qui lui permet d’épandre même lorsque le maïs est à hauteur maximale. Il permet aussi d’économiser de la main d’œuvre.

Selon Guillaume Peeters, l’achat de 500 000$ se rentabilise en moins de cinq ans.

Fonctionnement

Le robot est doté d’un tuyau de 3000 pieds de long, soit plus de 900 mètres. Il se déroule et s’enroule constamment lors du déplacement. Il suit un patron selon lequel le robot avance, puis recule. Il connaît l’emplacement des rangs grâce à des capteurs installés sur le planteur à maïs.

Le lisier peut provenir d’un lisieroduc, soit un tuyau sous terre. Sinon, un réservoir à lisier est placé à un endroit stratégique.

Pour l’instant, la Ferme Lansi et la Ferme Lépine participent au projet au Québec. Des discussions sont en cours pour une troisième installation au Québec. Les premières installations ont été faites il y a trois ans au États-Unis. Au Canada, la première a eu lieu en Colombie-Britannique. Depuis, d’autres fermes sont en cours d’installation dans d’autres provinces.

Guillaume Peeters explique que des producteurs maraîchers et de pommes de terres sont très intéressés par cet équipement. En production biologique, il permet de fertiliser tout au long de la saison de croissance avec un engrais organique.

Des démonstrations seront disponibles chaque semaine de l’été.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.