C’est toujours le même dilemme quand on doit décider de la quantité d’azote finale à appliquer dans le maïs. En plus de toujours stresser d’attendre qu’il arrive au stade visé, soit six à huit feuilles. C’est encore pire si on nous annonce de fortes pluies. Notre vieux réflexe est de faire le travail avant, pour éviter d’avoir de moins bonnes conditions aux champs.
Depuis quelques années, on fait plutôt le contraire en se disant qu’on a évité une possible perte par lessivage. On se répète que l’important n’est pas la quantité appliquée, mais plutôt la quantité de N disponible à la plante. C’est plus dur sur le système nerveux et ça nous oblige d’être plus patients pour revenir au champ.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
On vise ce stade parce que en théorie :
– le maïs a déjà suffisamment d’azote de disponible;
– les racines sont tout près du centre du rang;
– plus on évite de fortes pluies, moins on a de chance d’avoir des pertes par lessivage;
– donne plus de latitude pour vraiment ajuster la dose en fonction de l’état du maïs (population productive, uniformité, potentiel de rendement).
Chaque champ a sa propre dose en fonction des précédents culturaux et amendements organiques. Pour valider notre choix on fait des parcelles d’essai. Ces tests permettent d’évaluer les différences de rendement avec des doses 20N plus bas et 20N plus haut. On a même découvert des sols « paresseux et d’autres travaillants ».
C’est difficile pour nous de se satisfaire d’une dose moyenne calculée avec des moyennes qui donnent un rendement moyen.
L’azote est un élément subtil et compliqué à gérer. C’est là qu’on aime mettre nos observations et évaluations d’agriculteur en jeu.
On essaie de faire mieux, pour viser plus haut.