« Mes prévisions étaient 100 % justes », explique Bryce Knorr, Farm Futures, un des analystes américains des marchés agricoles les plus chevronnés, rejoint au téléphone à Chicago, au lendemain de la longue nuit électorale américaine. En septembre dernier, lors d’une conférence dans le cadre de la Tournée des grandes cultures, l’expert avait annoncé que si le prix du maïs était élevé, Donald Trump remporterait la présidence. Et si le prix du petit grain jaune était bas, la Maison-Blanche revenait à sa rivale, Hilary Clinton.
« En septembre dernier, le prix du maïs à la Bourse de Chicago était de 3,23 $/boisseau et il a fermé hier à un prix plus élevé 3,54 $/boisseau et Trump a gagné! Exactement comme l’a prédit notre modèle statistique », poursuit l’analyste. Au cours de la nuit, les marchés ont baissé partout ailleurs sur la planète alors que la bataille pour la présidence battait son plein dans les quartiers généraux des deux candidats, situés à une enjambée l’un de l’autre au cœur de la grande pomme.
« Les marchés financiers accusaient une perte de 5 % ce matin, mais ont clôturé à 1 % supérieur aujourd’hui. On s’est rendu compte que l’élection de Trump n’était pas la fin du monde », poursuit Bryce Knorr.
Toutefois, l’autre nouvelle qui a fait réagir le prix du maïs est la publication ce même jour des estimations de récoltes du Département américain de l’agriculture. Des rendements de 2 boisseaux supérieurs/acre ont ajouté 200 millions de boisseaux à une récolte de 15,226 milliards de boisseaux. « Il y a trop de maïs sur le marché » indique M. Knorr, alors qu’au moment de cette entrevue, le prix du maïs était de 3,47.75 $/boisseau.
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Selon M. Knorr, la promesse de Donald Trump de baisser les taxes et d’avoir moins de règlements en agriculture a permis au candidat républicain de remporter la présidence, contre toute attente et sans l’appui de l’élite de son propre parti. Il faudra cependant attendre les prochaines semaines pour voir de quel bois se chauffe le contesté milliardaire en matière de politique agricole.