Tellement longtemps qu’on utilise des herbicides sur la ferme que j’ai l’impression qu’on a banalisé leur utilisation. Des gants, c’est pour les mauviettes! La face de mort et les directives qu’il ne faut surtout pas en boire, ça reste sur l’étiquette.
Après ma formation sur l’utilisation rationnelle des pesticides, j’ai commencé à faire de plus en plus attention à mon exposition aux divers produits. Fini le temps où je mangeais mon sandwich en pulvérisant. Des gants, des lunettes, un sarrau, mais je suis bien loin de mettre tout l’équipement suggéré. Entre vous et moi, avez-vous déjà vu un agriculteur vêtu d’une combinaison blanche masqué et ganté avec des bottes de caoutchouc? Dans mon secteur, jamais. Tellement que si je portais l’uniforme tel qu’indiqué sur l’étiquette, je crois que les citoyens autour feraient le 911!
À lire aussi

Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Je suis quand même de plus en plus conscient qu’il faut prendre de bonnes mesures de protection. En plus de choisir des herbicides en fonction des mauvaises herbes visées, il est maintenant possible de choisir en fonction des cotes IRS (indice de risque santé) et IRE (indice de risque environnemental). Elles peuvent nous orienter pour faire un choix final.
J’ai apprivoisé SAgE pesticides et j’ai pu noter les IRS et IRE des différents produits que j’utilisais. J’ai été surpris de constater que certains produits (à l’odeur désagréable) étaient beaucoup moins nocifs que d’autres qui semblaient innocents. J’aurais pourtant parié le contraire! Surpris aussi du tollé de protestation populaire face au glyphosate. Avec une cote IRS de 35 et un IRE de 3, c’est un des produits les plus sécuritaires et en plus très peu dispendieux. Par contre, nous l’utilisons tellement massivement que la dose globale finit par laisser des traces. Raison de plus de continuer d’être plus stratégique dans notre plan de lutte aux mauvaises herbes.