La récolte s’étire un peu. Frérot m’avertit qu’il faut arrêter de récolter parce que sinon on ne sera plus capable de sécher. Hein! Déjà plein? Il fait beau, Gertrude est en forme et on doit s’arrêter? Il faut dire qu’on avait gardé une certaine quantité de maïs 2016 d’excellente qualité au cas où notre poids spécifique 2017 serait plus faible. Un genre de police d’assurance pour s’assurer d’approvisionner nos clients avec du maïs qui correspond à leurs besoins. On estimait la récolte dans notre moyenne et on ne voyait pas de problème pour l’espace d’entreposage.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Aujourd’hui, on calcule et on arrive à la même conclusion. Si, on ne veut pas faire des ventes de feu, il faut sacrifier nos silos de réserve humide pour les remplir de maïs sec. Monte et égalise les silos qu’on s’assure de bien remplir jusque dans les toitures avec du maïs sec et froid pour éviter les problèmes de ventilation. Eh oui, je sais que ce n’est pas recommandé, mais quand il le faut il le faut! De toute façon, une bonne partie est déjà vendue pour des livraisons de janvier à juillet 2018. Je savais qu’on aurait une bonne récolte, mais je n’aurais jamais osé prétendre qu’on s’approcherait de notre record de rendement. Du maïs de bonne qualité en plus.
Les résultats aux champs sont surprenants. La canicule du mois de septembre a fait oublier l’été sombre et pluvieux. On finit notre récolte avec une réserve humide de 75 Tm, alors que Gertrude entre 20 Tm/heure et le séchoir lui en sèche 5. C’est quand même un beau problème. On termine la saison avec les silos pleins au bouchon. J’en ai même dans les poches. Une année finalement exceptionnelle qui me rappelle qu’il ne faut jamais perdre espoir ni ménager nos efforts. Agriculteur!