Nous sommes en retard dans nos semis. Pas moyen de trouver deux jours de soleil collés. On gèle en plus! Tout se joue entre nos deux oreilles…au fur et à mesure qu’on avance sur le calendrier j’ai l’impression que je suis prêt à accepter des conditions de semis que j’aurais trouvé inacceptables il y a 15 jours. À force de trop vouloir je m’approche d’une zone dangereuse.
Semer tôt dans de bonnes conditions c’est excellent pour atteindre de haut rendement, mais semer trop tôt peut augmenter mon manque à gagner. Je le sais, je l’ai déjà fait et j’ai payé pour. En fait, c’est quoi de bonnes conditions de semis? Tout se joue là. Difficile à décrire et impossible d’obtenir une définition précise sur Wikipédia :-) C’est variable d’un agriculteur à l’autre, en plus de dépendre du type de sol et du système de culture. En général, on doit se méfier de la poussière à la surface et vérifier ce qui se passe au fond du sillon sous nos grosses bottines. Il faut aussi se méfier du voisinage. Prêt chez nos quatre voisins ne veut pas dire que c’est prêt chez nous. À genoux, on sort la pelle, pis on gratte. Si la terre est fraîche et collante on oublie ça! Si j’y vais pour réduire mon stress et arriver à la date du calendrier, il y a de forte chance que je m’attire des problèmes. En fait, c’est quoi ça cette idée de calendrier? Ah oui! En général on sème entre telle date et telle date. Ah ouin! Ça c’est bon pour ceux qui analysent l’agriculture du haut de leur bureau. Mère Nature n’a pas de calendrier elle. C’est là que je retrouve toute la fierté d’être sur le terrain, noter mes observations et patienter pour mieux m’adapter à mon environnement immédiat. C’est stressant, épuisant et parfois dur sur notre moral. On doit aller jusqu’à s’oublier pour mieux répondre à ses besoins.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Ça fait maintenant deux heures que je me promène avec ma pelle à la recherche d’un champ prêt à être semé. Je réalise qu’on ne sèmera pas aujourd’hui. Déprimant! Je suis peut-être trop difficile? Je regarde au loin et je me surprends à prendre en photo nos nouveaux oiseaux locataires dans nos nouvelles cabanes installées sur notre bande riveraine élargie. Ça me détend et ça m’inspire. Aussi efficace qu’un valium! :-) Un autre effet bénéfique de nos bandes riveraines!
Pour voir comment Paul Caplette détermine si son sol est prêt à être semé en semis direct, regardez la vidéo en cliquant ici.