Strasbourg (France), 8 avril 2004 – Pour remplacer Jové Bové, la Confédération Paysanne a décidé lors de son 10ème congrès à Strasbourg de choisir un duo de porte-parole, Brigitte Allain et Jean-Emile Sanchez.
« Je ne voulais pas être l’arbre qui cache la forêt », a déclaré José Bové, 50 ans, pour expliquer à la presse sa décision.
Ovationné par les 400 congressistes il a confirmé qu’il allait devenir en juin membre du bureau de Via Campesina, en charge de la sécurité alimentaire, lors du congrès de cette organisation internationale de mouvements paysans à Sao Paulo (Brésil).
La Confédération Paysanne compte désormais sur Jean-Emile Sanchez, éleveur d’ovins de l’Aveyron, souvent à la tête de nombreuses manifestations aux côtés de son ami José Bové et néo-rural comme lui, et Brigitte Allain, viticultrice et productrice de céréales en Dordogne, qui avait déjà le titre de porte-parole.
La Confédération Paysanne, créée en 1977 et devenue la deuxième organisation syndicale agricole avec 10.000 adhérents et plus de 27% de voix aux élections des Chambres d’agriculture, a décidé d’axer son combat contre l’actuelle PAC (Politique agricole commune) et en faveur de la sécurité alimentaire.
« La baisse des prix agricoles observée depuis 1992 ne s’est pas traduite par la baisse correspondante des prix alimentaires pour le consommateur », a dénoncé Brigitte Allain.
Pour la Confédération Paysanne « le revenu paysan doit être principalement formé grâce à des prix rémunérateurs et non des aides ». Toutefois, estime la Confédération, « des aides sont nécessaires en particulier pour compenser les différences de productivité selon les régions et les territoires ».
S’opposant toujours à l’introduction des OGM (organismes génétiquement modifiés) dans l’agriculture européenne, la Confédération Paysanne va demander à tous les conseils régionaux d’imiter la nouvelle présidente de Poitou-Charentes, Segolène Royal, pour déclarer leurs régions « territoire hors OGM » et demander aux maires de prendre des arrêtés dans ce sens.
Pour continuer à populariser cette lutte, la Confédération a décidé de faire du 8 mai « une journée nationale d’actions contre les essais de cultures d’OGM en plein champ ».
Dans une « motion stratégique », votée en fin de congrès, la Confédération demande que « dès que possible, partout en France, toutes les parcelles d’essais » soient « neutralisées » avec l’aide notamment de l’organisation des « faucheurs volontaires ».
Les militants de la Confédération Paysanne vont également demander aux candidats aux élections européennes de juin leur soutien « à la remise en cause des accords » sur la PAC, adoptés en juin dernier à Luxembourg, et « à toutes les actions pour changer cette PAC dans les plus brefs délais ».
José Bové a lancé un appel solennel au président de la République pour qu’il consulte les Français sur la future Constitution européenne. La Confédération Paysanne voudrait en effet faire inscrire dans ce texte l’obligation « d’assurer une alimentation saine et suffisante à la population de l’Union européenne ».
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Source : AFP
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