Lille (France), 19 mars 2002 – Le ministère de l’Environnement a décidé d’engager un processus de révision des zones vulnérables aux nitrates d’origine agricole qui devrait concerner près de 50 % du territoire français, a déclaré Pascal Berteaud, directeur adjoint de l’eau, au colloque européen de Lille sur la Directive cadre sur l’eau.
La nouvelle mesure de classement, qui concerne surtout la moitié nord de la France (Artois-Picardie, Seine-Normandie, Bretagne), où se trouvent 90% des zones sensibles, « sera précisée par circulaire ministérielle dans les prochaines semaines », a indiqué Pascal Berteaud, au cours d’une conférence de presse du colloque « L’Europe de l’eau, l’eau des Européens ».
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« On va vers les 50 % du territoire et cela aura pour effet de soumettre les agriculteurs et les éleveurs à des contraintes qui devront être accompagnées par des aides », a déclaré M. Berteaud.
Le responsable de l’eau a rappelé par ailleurs l’existence de plusieurs contentieux avec la Commission européenne concernant l’application des directives européennes sur les nitrates et les rejets industriels et urbains.
« En matière de modernisation et de création de stations d’épuration, nous n’avons satisfait qu’à 60 % les objectifs fixés, 20 % des travaux sont en cours de réalisation et 20 % encore à l’état de projet », a indiqué Pascal Berteaud.
Les responsables français ont toutefois ajouté que quatorze des quinze pays membres de l’Union européenne étaient dans une situation comparable. Seul le Luxembourg est parvenu à se conformer à la réglementation, tandis que la ville de Bruxelles, où siègent les commissaires susceptibles de condamner les pays retardataires à des amendes sous astreinte, est une des grandes agglomérations qui connaît le plus de difficultés pour se mettre aux normes.
A Lille, les délégués de trente pays, membres de l’Union ou candidats à l’adhésion, se sont penchés sur l’interprétation et l’application de la nouvelle Directive cadre qui relie et complète les précédentes réglementations.
Après un état des lieux en 2004, un plan de gestion et un programme de mesures en 2007, la Directive entend parvenir pour 2015 à un « très bon état écologique pour les eaux de surface et à un très bon état physico-chimique pour les eaux souterraines ».
Source : AFP