L’usine d’Olymel de Vallée-Jonction cessera ses activités en décembre

Publié: 14 avril 2023

L’usine d’Olymel de Vallée-Jonction cessera ses activités en décembre

Olymel annonce la fermeture définitive de son usine d’abattage, de découpe et de désossage de porcs située à Vallée-Jonction, en Beauce. Le quart de soir sera aboli à la mi-septembre, tandis que les activités de l’usine cesseront le 22 décembre. Près de 1000 personnes perdront leur emploi.

La direction d’Olymel dit avoir effectué un examen rigoureux de ses opérations afin de stopper ses pertes qui s’élèvent à 400 M$ depuis deux ans. Sollio Groupe Coopératif a elle-même annoncé lors de son dernier bilan annuel des pertes de 336 M$.

« Outre la nécessité de fermer un établissement pour réduire nos capacités d’abattage et revoir notre modèle d’affaires afin de l’optimiser, les conclusions de ce processus ont fait ressortir clairement les désavantages de l’usine de Vallée-Jonction en raison du déclin constant de la main-d’œuvre disponible et de l’état des installations qui nécessiterait l’injection de plusieurs dizaines de millions de dollars de remise à niveau », de déclarer le président-directeur général d’Olymel, Yanick Gervais.

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La capacité d’abattage se trouvent fortement réduite face à la fermeture de l’usine de Vallée-Jonction. Elles passent de 140 000 à 81 000 têtes par semaine, soit une baisse de plus de 40%.

Les Éleveurs de porcs du Québec ont indiqué avoir appris la fermeture de l’usine vendredi matin. Ils se disent prêts à mettre en place les scénarios prévus en fonction de l’annonce, bien que des ajustements devront se faire en fonction des impacts de la fermeture en fin d’année et d’atténuer le plus possible les conséquences pour les producteurs. « Notre objectif principal est d’assurer un débouché à tous les éleveurs et éleveuses du Québec (…) Nous travaillons étroitement avec l’UPA et les gouvernements afin de diminuer les impacts économiques pour les éleveurs, autant pour la fermeture de l’usine, que pour l’inflation et la crise qu’on vit présentement. »

Une bonne nouvelle s’est toutefois glissée dans les déclarations d’Olymel puisqu’une nouvelle convention de trois ans a été négociée entre les éleveurs et les transformateurs après plusieurs mois de discussion. Les détails de l’entente seront dévoilés mardi.

Les réactions n’ont pas tardé à l’annonce de la nouvelle, anticipée par plusieurs médias. L’UPA demande un diagnostic neutre et indépendant sur la situation dans l’industrie porcine de la part du MAPAQ. En raison des événements et des enjeux en place, « l’UPA considère que le MAPAQ et le gouvernement du Québec doivent élargir leur implication dans ce dossier et faire la lumière pleine et entière sur la situation dans cette filière, au bénéfice de tous les intervenants du milieu et du grand public », peut-on lire dans le communiqué de presse de l’organisation.

« Les éleveurs de porcs de la province sont parmi les plus performants sur la planète et ont fait preuve d’une résilience exemplaire dans des circonstances exceptionnellement difficiles ces dernières années. Ils ont aussi répondu fièrement aux appels répétés à l’adoption de pratiques toujours plus durables et à la conquête des marchés mondiaux. L’annonce d’aujourd’hui est à l’opposé des efforts, des investissements et des sacrifices des éleveurs. Ces derniers méritent mieux, point à la ligne », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.

Le ministre du MAPAQ, André Lamontagne, a également réagi sur les médias sociaux.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.