Récolter dans des conditions extrêmes

C’est difficile sur la mécanique autant que pour la gestion du stress

Publié: 12 novembre 2019

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Récolter dans des conditions extrêmes

Depuis le printemps que notre culture de maïs tire de la patte. Ça commence par un printemps tardif, suivi d’une saison estivale potable et nous voilà avec un automne qui nous tombe dessus beaucoup trop rapidement. Un gel mortel trop tôt alors que la maturité du maïs n’était pas au rendez-vous.  Un mois d’octobre « mouilleux », sol détrempé pour au final se ramasser en plein hiver en l’espace de quelques heures.

Les récoltes ne font que débuter et voilà que la grande majorité d’entre nous se retrouvent avec des conditions difficiles de récoltes beaucoup plus tôt que ce qu’on vit normalement. Résultat, c’est difficile sur la mécanique autant que pour la gestion du stress. Impressionnant et très intéressant le nombre de partage et d’échange de trucs pour réussir à récolter dans ces conditions extrêmes. Quand les gens sont assez généreux de partager leur situation ainsi que les trucs qui fonctionnent ou non, on se sent moins seul avec nos problèmes sur la ferme. Aujourd’hui, Gertrude a beau être en grande forme, j’aimerais qu’elle m’en donne encore plus. Enwouèye! Plus vite! Go! Go! Go! avant que la supposée tempête nous tombe dessus.

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La jambe relevée sur ma boite à lunch pour soulager mon dos qui me fait souffrir. On pousse sur le bras! Ça avance sur un bon tempo. On doit quand même ralentir dans les secteurs versés et voilà que la neige commence à tomber. Pas déjà! On continue, on vérifie les passes… ça semble ok. Mon rang cueilleur numéro 3 désengage sans raison. Woups. Couché sous le nez cueilleur, lampe de poche en main, y fait frette. Le sol est gelé et les tiges de maïs aussi. Regarde bien ou tu mets les fesses. Je constate le problème. Ça presse, une couple de  bons coups de marteau. Ça fait la job… à court terme. Le problème revient, je fais la même routine question de faire quelques tours de plus. Ça ralentit le chantier et la neige continue de s’accumuler. On a fait tout ce qu’on a pu. On a finalement baissé pavillon vers 21h00. On ramène Gertrude à l’atelier pour s’assurer qu’elle dégèle et pour exécuter nos réparations.

Ce matin, je suis découragé. As-tu vu le tapis de neige? J’aurais peut-être dû forcer telle journée ou telle autre. On a pris la décision de ménager notre sol. Ce matin, c’est moi qui est magané! Tout l’équipement dans la neige, les courroies qui glissent, le grain qui colle, le séchoir est gelé. On  va passer au travers! On en a vu d’autres… une opération à la fois et je me dis qu’après le mauvais temps viens toujours le soleil. Nos efforts nous reviendront. En attendant, soyons patients et prudents.

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.