Comment maximiser des fourrages en période de sécheresse

Publié: 21 mai 2022

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*Voici trois choses auxquelles vous pouvez commencer à penser lorsque vous planifiez d’où proviendra votre fourrage cette année advenant une sécheresse.

1. Semez des mélanges fourragers innovants…

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En cette saison des semis, réfléchissez aux espèces et aux mélanges qui conviendront le mieux à votre exploitation. Lorsque les fourrages sont rares ou chers, le rendement devrait être une considération lors de la détermination de ce qu’il faut semer. Si votre mélange fourrager comprend des espèces accumulant les nitrates comme le sorgho, l’herbe de soudan ou le millet pour maximiser le rendement, une fertilisation basée sur les résultats des analyses de sol sera impérative. Pour maximiser l’utilisation du fourrage, gérer pour minimiser le risque d’accumulation de nitrate.

Ensuite, bien sûr, il faut réfléchir aux concentrations de nutriments. Cette année, les coûts d’alimentation sont également élevés. Nous voulons donc que nos fourrages fournissent plus qu’un remplissage intestinal. Choisissez des espèces de fourrage qui fourniront des protéines et de l’énergie pour éviter d’avoir à acheter des compléments alimentaires coûteux. Par exemple, l’ensemencement d’espèces de graminées dans des peuplements de luzerne serait une bonne option pour augmenter le rendement et maintenir des niveaux de protéines plus élevés.

Une autre option consiste à semer des fourrages polyvalents. Les fourrages contenant des espèces en vert comme l’avoine, le pois et le blé sont polyvalents. Ces espèces pourraient être semées et pâturées pour permettre aux pâturages des terres plus arides de se reposer. Alternativement, ils peuvent être fanés ou mis en ensilage plus tard dans l’année.

Enfin, faites preuve de créativité et sortez de ce qui a été fait au cours des 20 dernières années.

2. Faire paître les résidus de culture…

J’entends encore des agriculteurs hésitants en raison d’éventuels problèmes de compactage. Mais, si vous avez des voisins avec des cultures mais pas de bétail, commencez à avoir des conversations tôt avec eux. Prévoyez un budget pour les infrastructures supplémentaires qui seront nécessaires pour tirer parti de cette précieuse ressource fourragère. De plus, si nous manquons de foin plus tard en saison, vous serez heureux d’avoir commencé à planifier le pâturage de terres cultivées.

3. Pâturer les cultures de couverture…

Prévoyez de semer vos cultures de couverture de la fin de l’été au début de l’automne. Les cultures de couverture peuvent être pâturées, mises en andains et pâturées, ou mises en balles et distribuées sous forme de foin. Le pâturage traditionnel aura les avantages pour la santé du sol qu’aucun élément nutritif ne soit retiré et que les parties inférieures des plantes soient potentiellement piétinées dans le sol, en fonction de l’intensité du système de pâturage. Le pâturage en andain aura des avantages similaires. Cependant, le fourrage sera mieux conservé en andain. L’andain protège le fourrage contre la perte de nutriments solubles.

La plupart des mélanges de cultures de couverture comprennent des crucifères (radis, moutarde), des fourrages à haut rendement (millets, seigle, ray-grass, avoine) et des espèces de légumineuses (pois, féverole, trèfles, vesces). Par conséquent, ils fournissent généralement beaucoup de biomasse et un haut niveau nutritif au bétail. N’oubliez pas d’être prudent lorsque vous faites paître des espèces susceptibles d’accumuler des nitrates et soyez toujours à l’affût de la toxicité du soufre et des carences en magnésium lorsque vous faites pâturer des cultures de couverture.

En conclusion, les producteurs auront des obstacles difficiles à surmonter advenant une sécheresse et avec les prix élevés des aliments que nous connaissons cette année. Espérons que planifier à l’avance pour utiliser certaines sources de fourrage non conventionnelles peut aider à maintenir des performances de production élevées sans nécessiter trop de sacrifices.

Source : Progressive forage

Bonne saison !

*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.