La valeur des terres au Québec a augmenté de 25% en 2013. Il s’agit de la 3e hausse en autant d’année. L’augmentation s’était située à27% en 2012 et de 9% en 2011. Le Québec est la seule province où la valeur des terres est stable ou augmente d’année en année depuis que Financement agricole Canada (FAC) recense ces données, soit depuis 1985.
La progression de la valeur s’est fait sentir surtout dans les régions où l’augmentation avait été moindre dans les dernières années. Les terres les plus convoitées demeurent toutefois les régions où se trouvent les productions de cultures commerciales, telles que la Montérégie, le Centre-du-Québec et Lanaudière.
Ailleurs au pays, la progression s’est élevée à 22%, surtout en première partie d’année. Il s’agit de la plus forte hausse enregistrée depuis 1985. La Saskatchewan a enregistré la plus forte hausse moyenne, soit 28,5 %, mais le prix moyen d’une terre en Saskatchewan demeure moins élevé que celui des provinces voisines.
FAC explique cette hausse par la faiblesse des taux d’intérêt, la demande croissante d’aliments à l’échelle mondiale et les prix élevés des produits de base qui en ont découlé au cours du premier semestre de l’année.
« La bonne santé de l’industrie de l’agriculture au cours de l’année 2013 se reflète dans les récentes tendances de la valeur des terres, a indiqué Michael Hoffort, principal dirigeant du risque à FAC. C’est un indicateur de la solidité de l’industrie, ainsi qu’une bonne nouvelle pour les producteurs qui considèrent leur terre comme un actif. Par contre, cela peut présenter un défi pour ceux qui veulent acheter des terres agricoles dans le but d’agrandir leur exploitation. Il y a souvent une offre limitée de terres à vendre, et celles qui sont à vendre sont très convoitées. »
Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef à FAC, incite les producteurs à la prudence puisque les récoltes des prochaines années risquent d’être moins rentables et qu’une hausse des taux d’intérêt est prévue à plus ou moins long terme. M. Gervais prévoit que la réduction des marges de profit aura un impact sur la location des terres dont le prix devrait diminuer dans les années à venir.
« Nous nous attendons à ce que la demande de terres agricoles diminue au cours des prochaines années, ce qui laisse présager un soi-disant scénario d’atterrissage en douceur, explique M. Gervais. Nous ne prévoyons pas un effondrement de la valeur des terres, mais nous nous attendons à une progression des prix plus lente en raison d’éventuelles recettes des cultures moins élevées. »
Le rapport de la FAC Valeur des terres agricoles est disponible en ligne : www.valeurdesterresagricoles.ca. Un webinaire gratuit sur la question aura également lieu le 23 avril à Agrowebinaire.