Malgré la faiblesse des taux d’intérêt et la hausse des revenus agricoles en 2020, l’accès aux terres agricoles au Canada est difficile. Il a en fait atteint son deuxième plus bas niveau en 20 ans, selon Leigh Anderson Analyste, veille stratégique à Financement agricole Canada (FAC).
M.Anderson indique que généralement, la valeur des terres agricoles et le paiement annuel évoluent au même rythme, mais varient selon les fluctuations des taux d’intérêt. Malgré la hausse de la valeur des terres en 2020, il note que les paiements ont diminué en raison de la baisse des taux d’intérêt. Le paiement annuel moyen à l’acre au Canada a chuté de 4,3 % pour s’établir à 142 $ l’acre, et ce, malgré l’appréciation de 5,4 % des terres agricoles.
Valeur moyenne des terres agricoles canadiennes comparée aux coûts de propriété

En pourcentage des recettes des cultures, les paiements de terres sont passés de 33 % en 2019 à 32 % en 2020 en raison de la hausse des recettes des cultures et de la baisse des taux d’intérêt. Cette mesure demeure légèrement supérieure à la moyenne de 29 % enregistrée de 2014 à 2020. Le ratio a diminué de 2008 à 2014. Pendant cette période, les prix des terres a continué de grimper, reflétant les profits plus élevés dans les cultures. Dans les années qui ont suivi, les recettes des cultures se sont stabilisées et la valeur des terres a augmenté, ce qui a entraîné une baisse de l’abordabilité.

Ces tendances sont visibles dans toutes les provinces, mais la part des recettes des cultures qui est affectée aux paiements de terres varie considérablement. En Saskatchewan, la part des recettes des cultures (rotation canola-blé) qui est affectée aux paiements de terres moyens était approximativement de 18 % en 2020, en baisse par rapport à 2019 (19 %). En Ontario, la part des recettes de cultures (rotation soya-maïs) qui est affectée aux paiements de terres moyens était beaucoup plus élevée, à 66 %, en 2020.
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M.Anderson estime que « les terres les plus chères doivent générer des revenus bruts de 4 200 $ l’acre afin que la part des recettes affectées aux paiements atteigne la moyenne nationale de 32 % ».