Les semis se poursuivent et on croit de moins en moins à la pluie qu’on nous annonce. C’est comme si on faisait une psychose météo. Comme si elle manigançait un plan diabolique dans notre dos. Nos deux dernières années d’apprentissage en mode sécheresse intensive nous font planifier autrement. On aime mieux essayer de nouvelles façons de faire qui nous permettront de moins s’exposer au risque de sécheresse. Aussi bien s’organiser pour prendre la pluie quand elle passe que de l’attendre avec impatience pour réussir un semis uniforme.
Avec notre semis direct on retrouve de la fraîche mais avec la chaleur on observe que ça descend toujours. On observe aussi une grande différence d’humidité là ou on a pu implanter un couvert assez imposant pour empêcher l’évaporation versus nos champs avec très peu de résidus. Pour que le chantier avance plus vite je vérifie régulièrement la profondeur de semis au fur et à mesure que Pierre avance sur le semoir. Gratte gratte à ce bout ci du champ et retourne à l’autre bout pour vérifier sur l’autre type de sol. On doit donc se résigner à gérer un compromis de profondeur. On ne prend pas de chance et on décide de descendre à 6-7 cm de profondeur. Ouain! C’est profond! Plus profond que ce qu’on suggère en général. Mais on aime mieux semer dans la fraîche que de semer sur le dessus et risquer que le plan diabolique de dame météo fasse son œuvre.
On s’adapte sur les conditions de chaque secteur de champs et on gère le compromis en fonction de ce qu’on y observe. On ne gagnera pas le sprint de sortie de terre mais au moins nos racines seront dans la fraîcheur. Cette année on a pris le temps de bien détruire nos couverts et d’attendre que leur croissance soit bien arrêtée question de ne pas répéter notre erreur 2020. Ouain! Une plante bisannuelle bien implanté a le dessus sur n’importe quelle semence en train de germer. S’il y a un rationnement d’eau la plante bisannuelle aura le dessus. Côté profondeur de semis c’est une première pour nous d’aller aussi profond pour du mais. On va observer les résultats. On regarde en l’air on regarde dans la terre et on explore des façons de faire pour ne pas être à la merci des manigances de dame météo. Je caricature un peu mais aussi bien travailler avec elle que de l’ignorer.
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