Il arrive parfois que nos périodes de travail soient tellement chargées que le moindre 60 minutes de retard nous fait rater la cible. Ça commence par Gertrude qui arrive finalement sur la ferme deux jours plus tard que prévu. L’objectif de récolter nos haricots secs avant la pluie est devenu impossible. Notre objectif était de tout finir la récolte des pois fourragers, du canola et de l’avoine avant de faire nos transformations pour les haricots pendant la pluie qu’on nous annonçait. Ainsi, on aurait gagné du temps! Voilà qu’au moment de nous préparer à sortir aux champs, on réalise que l’alternateur neuf qu’on a fait installer ne fonctionne pas bien.
Le temps de tout tester et réaliser qu’il était défectueux, puis prendre le temps d’installer celui qu’on avait déjà en inventaire nous fait perdre un bon 120 minutes. Motivé à reprendre le temps perdu, je commence la récolte un bon 60 minutes plus tôt à condition de rouler plus lentement, question de gagner des « acrages » et rallonger mes journées au maximum. Ça se passe bien, mais j’oublie le week-end en profitant de la belle fenêtre de beau temps pour avancer.
Dimanche, la journée allait tellement bien que je commençais à entrevoir la possibilité de tout finir. Finalement, le temps se couvre rapidement et on sent l’effet de l’humidité de l’air et le début de la rosée qui commence déjà à faire danser Gertrude. Reste seulement 1,5 ha à faire, mais je réalise que ce ne sera pas possible de terminer. Lundi matin, une pluie surprise de 1,5 mm. C’est quand même ensoleillé, mais le temps est humide, pas de vent, ça ne fait pas des conditions gagnantes. J’espère que le soleil corrigera la situation et j’en profite pour faire les préparatifs de notre journée champ réduction d’azote du lendemain.
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Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
Il arrive 16 h, je le sais que c’est limite, toujours pas de vent et beaucoup d’humidité. Je me dis que je devrais parvenir à terminer ce « mausus » de 1,5 ha. Non! le matériel est humide, ça se sent, ça se voit. Ça n’entre pas bien, ça brasse, et au fond, je le sais que ce n’est pas de bonnes conditions, mais si au moins je peux finir. Je m’entête pour finalement faire étouffer Gertrude. D’un coup! bing bang! Et je sens le DT466 flambant neuf flancher comme un débutant. Un silence rapide accompagné des bip bip bip qui annoncent le signal de détresse machine tout en m’annonçant toute une job de bras pour tout redémarrer. Je grogne en dedans en me disant : « bien oui je le savais », mais je voulais tellement terminer ce tout petit hectare que je me retrouve avec encore plus de perte de temps.
Considérant que c’est déjà trop humide, je ne perds pas de temps et je saute sur le pulvérisateur, question de faire notre dernier défoliant pour les haricots. Il me manque encore un bon 120 minutes pour terminer mes travaux. Mardi matin, voilà ma chance : aucune pluie. Je peux donc aller pulvériser nos semis de blé d’hiver tout juste avant ma journée champs. Je me retrouve donc sur le site avec 45 minutes de retard. Tant mieux, la pluie aussi semble être retardée. On a le temps de visiter le site et d’échanger sur différentes façons de travailler avec les couverts végétaux. Quelques gouttes ici et là, mais rien de bien grave jusqu’à ce qu’on se rende à l’intérieur de la patinoire couverte de Saint-Robert pour un petit goûter et une importante annonce d’Alus Canada en collaboration avec l’UPA.
La pluie tombe maintenant qu’on est l’intérieur. Ça sera excellent pour nos couverts, notre blé d’hiver déjà semé et, au final, je reste en retard d’un hectare sur mes objectifs. J’ajoute le retard de quelques heures pour l’envoi de mon texte et je n’ai pas dîné encore. Je vous donnerai donc les détails de l’annonce d’Alus Canada et de l’UPA après la pluie! C’est ça vivre avec la météo! Profession agriculteur.