Un centenaire marqué par les pertes pour Sollio

Bien que les revenus aient augmenté au cours de la dernière année, la coopérative est à nouveau déficitaire

Publié: 23 février 2023

Un centenaire marqué par les pertes pour Sollio

La situation demeure difficile pour Sollio Groupe Coopératif qui dévoilait le 23 février ses résultats financiers annuels.

L’année financière, qui marquait aussi son centième anniversaire, a « représenté un défi » en étant de nouveau déficitaire, bien que les revenus aient augmenté. La filière porcine, représentée par Olymel,  en est en partie responsable, tout comme le contexte mondial. La direction a annoncé qu’elle poursuivait sa consolidation pour assurer sa pérennité.

Pour l’année financière, Sollio a affiché des ventes de 8,87 G$ par rapport à 7,92 G$ l’année précédente. La perte avant impôts et ristournes est, quant à elle, de 337,5 M$, contre 21,5 M$ à l’exercice financier précédent.

À lire aussi

Un centenaire marqué par les pertes pour Sollio

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

« Après plusieurs années de croissance, nous avons annoncé et amorcé l’an dernier une stratégie de redressement et un plan d’optimisation de nos actifs, que nous avons poursuivi cette année », a déclaré Pascal Houle, chef de la direction de Sollio Groupe Coopératif. De nombreux actifs ont été vendus l’an dernier et des abattoirs ont été fermés dans les derniers mois.

Olymel

La division regroupant Olymel a réalisé une importante perte avant impôts de 445,7 M$, comparativement à un déficit de 71,8 M$ en 2021.

Sollio indique avoir comptabilisé une dévaluation comptable d’actifs intangibles dans la division Alimentation-Olymel. Elle a attribué ses résultats à de nombreux facteurs: les effets de la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre, la fermeture du marché de la Chine, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et la grève de quatre mois à l’usine de Vallée-Jonction.

La coopérative dit avoir pris des mesures correctives comprenant « la réduction du nombre de porcs abattus et la réaffectation de la main-d’œuvre, ainsi que l’augmentation de la production de produits à valeur ajoutée, notamment par la reconversion de l’usine de Princeville et le recrutement de nombreux travailleurs étrangers temporaires ».  

« Le contexte actuel a des impacts majeurs sur l’ensemble de la filière porcine. En tant que joueur clé du secteur, nous sommes engagés à collaborer afin de trouver des solutions pérennes pour l’industrie », a poursuivi Pascal Houle. Le secteur demeure toutefois sous haute surveillance.

Certain secteurs d’activités ont obtenu de bons résultats. C’est le cas de la volaille, du porc surtransformé, des productions végétales et de la division détail du Groupe BMR.

Le plan de repositionnement du secteur des grains progresse « bien » dans la Division agricole et le secteur des productions végétales a connu une bonne année, malgré le contexte difficile instauré par la guerre en Ukraine, selon Sollio.

La coopérative poursuit la consolidation et l’optimisation de ses actifs pour « revenir sur le chemin de la rentabilité », selon Ghislain Gervais, président du conseil d’administration de la coopérative. Le plan vise « une réduction de la dette de l’entreprise et l’atteinte d’un meilleur ratio financier, permettant ainsi d’assurer la pérennité de la coopérative, en évitant au maximum les impacts sur les entreprises agricoles des membres ».

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.