Comment augmenter le rendement du soya?

C’est dans le nombre de gousses par plant que réside le meilleur potentiel d’augmentation de rendement, selon Missy Bauer

Publié: 13 juin 2023

Photo: André Piette

Dans l’avenir, pour faire progresser le rendement potentiel du soya, faudra-t-il faire en sorte qu’il y ait plus de gousses par plant, plus de fèves par gousse ou simplement des fèves plus lourdes? Cette question, c’est la spécialiste agricole (certified crop adviser) Missy Bauer qui l’a posée au dernier Rendez-vous végétal. Cette réputée spécialiste du soya était l’une des conférencières invitées de l’événement qui s’est tenu le 31 janvier dernier à Saint-Hyacinthe. Quelle est la réponse donnée à l’auditoire?

« Évidemment, la population va demeurer l’une des composantes fondamentales du rendement du soya, a d’abord lancé Missy Bauer. Mais il pourrait y avoir d’autres composantes. Dans l’avenir, gagnera-t-on du rendement en augmentant le nombre de gousses par plant? Ou y arrivera-t-on en ayant plus de fèves par gousse? Ou encore, avec des fèves plus grosses et plus lourdes? »

L’experte conseil du Michigan ne croit pas qu’on arrivera à passer de trois fèves par gousse en moyenne à six fèves par gousse. « Il y a une limitation génétique en jeu ici », explique-t-elle. Elle fonde plus d’espoir du côté de la taille des fèves. « Il est déjà clair que la taille des fèves va avoir une certaine influence sur les gains de rendement à venir », a-t-elle fait remarquer.

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Toutefois, selon elle, c’est dans le nombre de gousses par plant que réside le meilleur potentiel d’augmentation de rendement. « Je pense qu’on devrait porter davantage attention à cet aspect, a-t-elle dit. Combien de gousses par plant avez-vous en moyenne? Probablement deux ou trois. Imaginez maintenant si vous en aviez six! »

Comment pourrait-on y arriver?

Missy Bauer entrevoit deux pistes. Elle s’attend à ce que le nombre de branches par plant ait une forte influence de même que le nombre de nœuds. Elle ferait remarquer au passage que c’est au milieu d’une branche qu’il y a le plus de nœuds.

Comment influencer tant le nombre de branches que le nombre de nœuds? Elle pense que ce sera en faisant appel à des régulateurs de croissance. Et elle prédit que cela nous amènera à gérer le soya autrement. « Les stades actuels -R3, R4, R5… – vont sombrer dans l’oubli, prédit-elle. On va plutôt porter attention à ce qui se passe au nœud 8, 9 ou 10. Dans l’avenir, conclut-elle, on va gérer le soya en fonction des nœuds. »

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Piette

André Piette

Journaliste

André Piette est un journaliste indépendant spécialisé en agriculture et en agroalimentaire.