Bruxelles (Belgique), 8 mars 2006 – Les experts vétérinaires de l’Union européenne ont donné leur feu vert à la levée de l’embargo sur le boeuf britannique, en place depuis 1996 en raison de la maladie de la vache folle, a annoncé la Commission européenne.
L’embargo prendra fin dans environ six semaines, après l’adoption formelle de cette décision par la Commission.
« Le Royaume-Uni a fait de grands progrès dans le combat contre cette maladie et a rempli tous les critères qui avaient été imposés pour la levée de l’embargo, respectant les conseils scientifiques et vétérinaires. Nous devons reconnaître cela et reprendre un commerce normal dans ce domaine », a déclaré le commissaire à la Santé Markos Kyprianou.
Les Britanniques auront ainsi le droit, comme les autres Etats membres, d’exporter des bovins vivants nés après le 1er août 1996.
Les bovins nés avant cette date — qui marque l’entrée en vigueur de l’interdiction des farines animales dans l’alimentation — ne peuvent en aucune circonstance entrer dans la chaîne alimentaire dans l’UE.
Toute viande de boeuf britannique produite après le 15 juin 2005 pourra également être exportée, dans les mêmes conditions que les autres Etats membres.
La Commission avait proposé en septembre la levée de cet embargo à la suite d’un rapport de ses services vétérinaires montrant que le nombre de cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, maladie de la vache folle) était passé sous le seuil annuel des 200 cas par million d’animaux.
La Commission estime également que Londres applique de façon satisfaisante les mesures sanitaires préventives et les tests.
Selon les chiffres de la Commission, les cas d’ESB au Royaume-Uni ont chuté de 32.280 lors du pic de la maladie en 1992 à 165 en 2005, dont la majorité sur des bovins nés avant 1996.
L’interdiction des farines animales dans l’alimentation bovine, vraisemblablement responsables de la maladie, a permis une « chute brusque » des cas recensés sur les animaux nés après cette date.
L’embargo total sur le boeuf britannique avait été décidé en mars 1996.
En 1999, certaines dérogations à cet embargo avaient été mises en place: autorisation des exportations de boeuf désossé et de viande produite selon des conditions très strictes (bovin âgé de 6 à 30 mois suivi depuis sa naissance et dont la mère n’avait pas été atteinte par l’ESB…). Mais ces dérogations étaient trop limitées pour permettre une reprise sensible des exportations britanniques, a précisé la Commission.
La crise de la vache folle a éclaté le 20 mars 1996 lorsque le gouvernement britannique a reconnu l’existence d’un lien « possible » entre l’encéphalopathie spongiforme bovine, apparue en Grande-Bretagne en 1986, et l’apparition d’une nouvelle forme de la maladie humaine de Creutzfeldt-Jakob.
Plus de 150 cas de la nouvelle forme de cette maladie ont été recensés dans le monde dont 140 en Grande-Bretagne.
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
Source : AFP