Le MAPAQ répond à une des demandes de la relève agricole en refinançant le populaire Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA). Cette fois-ci, le fonds contient un capital de 100 M$. Comme dans l’édition qui prend fin en janvier 2025, le Fonds de solidarité FTQ et le Mouvement Desjardins contribuent chacun à hauteur de 25 M$, alors que le gouvernement québécois double sa mise.
Plusieurs nouveautés ont été intégrées à cette version que le président de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), David Beauvais, appelle le FIRA 2.0. « La nouvelle mouture a des modalités améliorées et un montant qui passe de 75 à 100 M$. La période d’intérêt réduit passe aussi de cinq ans à dix ans. C’est de l’argent dédié à l’agriculture et la relève qui sera utile », dit le président.
Les formules de prêt et de location-achat se veulent plus souples en réduisant les paiements initiaux pour ainsi libérer des liquidités.
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La relève aura aussi désormais jusqu’à 10 ans après le démarrage ou le repreneuriat pour se qualifier. Le montant maximal des prêts passe de 250 000 $ à 500 000 $ par intervention. Également la période d’amortissement des prêts subordonnés et la durée des locations peuvent maintenant passer de 15 à 20 ans.
« Avec ce nouveau FIRA, votre gouvernement confirme son engagement envers notre relève agricole. Les investissements et l’accompagnement personnalisé offert par l’équipe du FIRA sont déterminants pour la prospérité de ces entreprises. Soutenir les jeunes, c’est construire l’avenir du Québec », a déclaré André Lamontagne, ministre du MAPAQ, dans un communiqué de presse.
Un début de solution
Le nouveau programme FIRA n’est pas la solution à tous les problèmes, mais répond « très bien » à une clientèle ciblée, indique David Beauvais, qui est lui-même producteur ovin à Magog. « C’est un nouvel outil dans le coffre à outils », dit-il.
La FRAQ revendique depuis plusieurs années des programmes mieux adaptés aux conditions actuelles de production. L’augmentation des taux d’intérêt et l’appréciation importante des terres depuis les 20 dernières années représentent des fardeaux importants pour la relève et les jeunes intéressés à démarrer en agriculture. Ces questions étaient d’ailleurs au cœur des revendications des producteurs agricoles au printemps dernier qui ont manifesté en grand nombre lors de défilés de tracteurs.
La principale épine au pied de la relève demeure l’accès aux terres. Bien que le nouveau FIRA tente de répondre à cet enjeu, l’appréciation des terres a rendu le processus encore plus difficile pour les jeunes qui préfèrent à 80% être propriétaire de leurs terres, indique le président de la FRAQ. Ce dernier s’interroge aussi à ce qu’il adviendra de ceux qui ne seront pas en mesure de payer au-delà du prêt de 10 à 15 ans.
« Ce qu’on souhaite, c’est un capital très, très patient de 30 à 40 ans avec un taux d’intérêt bas et fixe. C’est un bon investissement pour le gouvernement », croit le président.
Pour l’instant, aucune autre annonce n’est prévue, que ce soit de la part de la Financière agricole ou du MAPAQ. David Beauvais confirme avoir des rencontres régulières avec ces deux partenaires.
Le prochain cheval de bataille sera la hausse du budget du gouvernement québécois consacré à l’agriculture. Le secteur agricole souhaite que le pourcentage du budget provincial dépasse les 1% actuel et que la cible soit enchâssée dans la prochaine politique bioalimentaire. « Si l’agriculture est prioritaire pour le gouvernement, il doit pouvoir en investir un peu plus dans le champ », déclare David Beauvais.
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