En 2022, le Bulletin des agriculteurs publiait un communiqué sur le projet Demain la forêt – infrastructures vertes, lequel est coordonné par l’organisme Jour de la Terre Canada. Ce dernier visait la revégétalisation de 80 hectares de coulées agricoles (terres abandonnées non cultivables) et l’acquisition de connaissances afin de comprendre le rôle des végétaux pour atténuer les changements climatiques et s’y adapter en milieu agricole. Trois ans plus tard, le projet a besoin d’un coup de pouce financier pour atteindre ses objectifs.
À ce jour, environ 85 000 arbres et arbustes indigènes ont été plantés sur 53 hectares de coulées agricoles dans six régions agricoles québécoises grâce à des fonds publics et privés : Centre-du-Québec, Lanaudière, Mauricie, Montérégie, Outaouais et Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« Il nous reste 27 hectares à restaurer pour mener le projet à son terme d’ici fin 2025. Au début de juin nous avons lancé une campagne de financement pour essayer de combler les 700 000 $ pour financer les derniers aménagements et l’entretien des plantations réalisées jusqu’à maintenant », explique Mathieu Neau, coordonnateur du projet pour Le Jour de la terre Canada. Ce montant couvre la main-d’œuvre et les matériaux dans une proportion à peu près égale.
À lire aussi

Clinique de pneus à Expo-Champs
Expo-Champs bat son plein sur le site de Saint-Liboire. Au cours de leur visite, les gens peuvent assister à une clinique de pneus.
En 2022, le gouvernement du Québec avait octroyé à l’organisme une subvention de 4 500 000 $, mais le gel des crédits dans de nombreux ministères a obligé Jour de la terre à se tourner vers le privé.
« Sur notre site, on a mis en place une plateforme de financement publique, en espérant qu’on puisse poursuivre le travail jusqu’en 2026. Il y a un certain sentiment d’urgence, parce qu’on ne veut pas perdre cette expertise que nous développons. »
M. Neau insiste sur le fait que, oui, il y a la plantation des arbres et arbustes, mais que ces derniers doivent être protégés par des matériaux, du paillis pour éviter la compétition avec les végétaux envahissants, des tubes en pvc à la base pour les rendre inaccessibles aux rongeurs et du grillage pour la protection contre les cervidés.
Les avantages de la revégétalisation
Ils sont de trois ordres. D’abord, il y a la captation de CO2 par les végétaux, ensuite, la stabilisation des sols grâce aux racines et enfin, la fixation de l’azote et du phosphore qui proviennent des champs environnants.
« Nous plantons les végétaux dans des endroits pentus, souvent en bordure de ruisseaux et, donc ces intrants vont se retrouver à polluer cette eau. En fin de compte, c’est un rempart contre les excédents d’engrais. »
Des plantations ciblées
Au catalogue de Journée de la Terre, on retrouve, entre autres, les espèces suivantes : baumier, bouleau blanc, chêne, érable, sureau ou encore du thuya, un vaste choix qui permet aux forestiers de s’adapter au terrain. « On s’est vite aperçu que certaines variétés d’arbres et d’arbustes étaient plus propices dans telle ou telle configuration de terrain. Et, aussi, dans certaines régions, parce qu’on s’entend que le climat n’est pas le même en Montérégie qu’au Lac St-Jean. La caractérisation de chaque milieu est essentielle », conclut M. Neau.
Pour visiter la plate-forme de financement, c’est sur le site du Jour de la Terre en cliquant ici.