Londres (Grande-Bretagne), 21 janvier 2002 – L’épizootie de fièvre aphteuse, qui a décimé les élevages britanniques l’an dernier, a été le résultat d’une « série de retards, de défaillances, d’incompétences et de dysfonctionnements », selon un rapport accablant publié par le principal syndicat agricole du pays.
Le document du National Farmers’ Union (NFU) dénonce notamment le manque de contrôles sérieux aux frontières pour les animaux ou la viande importés, ainsi que les défaillances du plan d’urgence mis en place après l’apparition des premiers cas fin février 2001.
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« Le gouvernement était mal préparé, dépassé et, trop souvent, incompétent », a estimé le président du syndicat, Ben Gill, en présentant le rapport.
Selon le dirigeant, le gouvernement n’a pas retenu la leçon de la précédente épizootie de fièvre aphteuse en 1967. « Cette fois, il va falloir qu’ils (nous) écoutent », a-t-il prévenu.
« Il est difficile d’évaluer l’intensité du sentiment de gâchis et de pertes, tant émotionnels que financiers, ressenti par les agriculteurs depuis cet épisode affligeant », a ajouté le responsable syndical.
« Mais leur douleur a été aggravée par une série de retards, de défaillances, d’incompétences et de dysfonctionnements » des autorités vétérinaires et du gouvernement, selon lui.
La crise a poussé de nombreuses agriculteurs à abandonner leur exploitation, a-t-il rappelé.
« Nous devons à tous ces gens, ainsi qu’au secteur de l’élevage, au monde agricole et à la société en général, de faire en sorte que les leçons de cette crise épouvantable soient retenues et prises en compte avec une rapidité qui a fait défaut ces derniers mois », a ajouté M. Gill.
Entre l’apparition du premier foyer de fièvre aphteuse le 20 février 2001 et l’élimination officielle de la maladie le 14 janvier dernier, plus de quatre millions d’animaux ont été abattus en Grande-Bretagne, six millions, selon le NFU.
Des cas de fièvre aphteuse ont été détectés dans 2.030 fermes, mais 5.000 exploitations supplémentaires ont vu leurs animaux abattus par mesure de précaution.
Le ministre des Finances Gordon Brown a estimé à 2,7 milliards de livres (4,32 milliards d’euros) le coût financier de cette crise pour le gouvernement. Les agriculteurs ont reçu des compensations, mais le tourisme et les petites entreprises en milieu rural en ont beaucoup souffert.
Le gouvernement britannique a récemment évalué à 3,3 milliards de livres (5,3 milliards d’euros) les pertes du secteur du tourisme sur la période de mars à octobre 2001.
Source : AFP