Montréal (Québec), 18 mars 2009 – L’année 2008 a certes été une année de transition pour l’érable et pour la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. S’il y a dix ans, on a commencé à accumuler un surplus de sirop d’érable, qu’il y a cinq ans, en réaction au surplus, il y a eu organisation de l’offre et développement accru des marchés québécois et internationaux, l’année 2008 a plutôt été une année de pénurie pour le sirop d’érable, causée par quatre années de petites récoltes. Pour 2009, tout est en place pour gérer la croissance de la production.
En termes de rendement, la récolte 2008 a été l’une des pires en près de40 ans et celle de 2007 n’a guère été plus généreuse. Marquée par uneabondance de neige, du temps glacial en mars et un réchauffement rapide enavril, l’année de récolte mondiale 2008 a permis d’amasser environ 83 millionsde livres de sirop en vrac, tandis que la demande mondiale est de 98 millionsde livres. « Malgré les surplus qu’on avait accumulés, les inventaires ont étévendus plus rapidement que nous l’avions prévu. Nous avons malheureusementconnu une pénurie de sirop d’érable en 2008 », a expliqué Serge Beaulieu,président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. En mars 2008,le prix moyen du sirop d’érable versé au producteur était de 2,21 $ la livre,tel que le stipule la convention de mise en marché 2007-2008. Cependant, commele sirop se fit rare, la centaine d’acheteurs autorisés de la Fédération ontoffert des primes d’environ 1 $ la livre aux producteurs, ce qui représente1,66 $ par conserve de 540 ml. De la sorte, ces acheteurs cherchaient àgarantir leur approvisionnement. Ces primes ont entraîné une hausse du prixgénérale et s’ajoutent aux marges des grossistes, des distributeurs et desépiceries. Tous ces facteurs ont entraîné une hausse d’environ 40 % du prix dusirop d’érable sur les tablettes d’épicerie.
Une solution : l’augmentation de production
Les producteurs acéricoles, voyant la réserve diminuer rapidement, ontdécidé en 2007 d’adopter certaines mesures pour accroître la production desirop d’érable.
D’abord, tous les producteurs existants peuvent dorénavant produire à 90% de leur capacité maximale de production, ce qui pourrait augmenter de 13millions de livres la récolte de sirop. De plus, du contingent supplémentairea été attribué pour réaliser des projets d’agrandissement d’érablières. Aussi,près de 400 nouvelles entreprises acéricoles contribueront aussi à laproduction du sirop d’érable.
Au total, des contingents supplémentaires de 31,6 millions de livres ontété accordés depuis deux ans, ce qui chiffre le potentiel de production totaleà plus de 100 millions de livres en 2009, une augmentation de productiond’environ 48 % d’ici 2010. Cette augmentation permettra de fournir lesmarchés, de renflouer une réserve stratégique et de permettre, si Dame Naturecollabore, à un sécuriser les marchées et faire baisser le prix du siropd’érable vendu au consommateur.
Entente de deux années avec les acheteurs autorisés
Pour 2009 et 2010, la convention de mise en marché du sirop d’érable aété renégociée avec les acheteurs autorisés de la Fédération et s’applique àtous les acheteurs de sirop d’érable en vrac. Le prix minimum moyen versé auxproducteurs pour le sirop d’érable a été fixé à 2,71 $, et sera ajusté enfonction de l’Indice du prix à la consommation en 2010.
Les producteurs acéricoles ont enfin leur assurance récolte
Longtemps revendiquée auprès des instances gouvernementales l’assurancerécolte est maintenant offerte aux producteurs acéricoles. En effet, LaFinancière agricole du Québec a annoncé en février 2009 la création d’un voletassurance récolte acéricole, qui permettra aux producteurs de recevoir uneindemnité lorsque surviennent des intempéries. Ainsi, les producteursdisposeront d’une aide si les conditions climatiques compromettent leursrécoltes, comme ce fut le cas au cours des deux dernières années, qualifiéesde désastreuses dans certaines régions. Cette protection est volontaire.L’assurance récolte couvre jusqu’à 80 % du rendement historique desproducteurs des cinq dernières années.
« La Fédération des producteurs acéricoles du Québec est heureuse de cetteentente. Certes, le programme a besoin d’être davantage adapté aux besoins desproducteurs, mais il s’agit d’un premier pas important, d’une première étapepour les producteurs. Il s’agit d’un nouvel outil pour les producteurs quis’ajoute à notre coffre », a mentionné Serge Beaulieu, président de laFédération.
Entente avec la Financière agricole du Québec
Au cours de l’année 2009, la Fédération des producteurs acéricoles seratrès impliquée dans le renouvellement de l’entente avec la Financière agricoledu Québec. En effet, la FADQ soutient financièrement deux programmesimportants : le Programme d’aide au développement des marchés et le Programmed’aide au soutien des stocks.
Fondée en 1966, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec a pourmission de défendre et de promouvoir les intérêts économiques, sociaux etmoraux de ses 7 500 entreprises acéricoles, autant d’hommes et de femmes quitravaillent ensemble par la mise en marché collective de leurs produits. Grâceà la qualité de leur travail et de leurs produits, le Québec assure 80 % de laproduction mondiale de sirop d’érable.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Fédération des producteurs acéricoles du Québec
http://www.siropderable.ca
La Financière agricole du Québec
http://www.financiereagricole.qc.ca
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.