Ottawa (Ontario), 9 octobre 2002 Le dernier El Niño devrait faire connaître à la plupart des régions du sud du Canada un hiver plus doux et des conditions encore plus sèches dans les prairies. Les climatologistes d’Environnement Canada ont confirmé qu’un El Niño est effectivement en cours et que le Canada devrait commencer à en ressentir les effets dès le mois de décembre.
Les eaux de la mer à des températures plus élevées et l’instabilité des conditions atmosphériques au-dessus des zones tropicales de l’Océan pacifique indiquent qu’un El Niño est effectivement en cours et qu’il devrait être de force modérée. Ce phénomène météorologique cause déjà des pluies torrentielles et des inondations dans les régions tropicales de l’Amérique du Sud.
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Dans le passé, les El Niños ont habituellement entraîné des hivers plus doux dans la plupart des régions méridionales du Canada et des conditions plus sèches dans les prairies. Selon Environnement Canada, cet El Niño n’aura pas l’impact du dernier grand El Niño qui avait violemment frappé le Canada au cours de l’hiver 1997-1998 et avait concouru à la tempête de verglas qui avait dévasté le sud du Québec et l’est de l’Ontario en janvier 1998. Cet El Niño avait aussi aggravé les conditions de sécheresse existant déjà dans les prairies et contribué aux incendies de forêt faisant rage en Alberta.
Il est probable que, même modéré, l’El Niño rendra l’hiver plus doux au Canada, ce qui pourrait se traduire par une quantité inférieure de neige et une aggravation des infestations d’insectes et des maladies que les longues périodes de froid tendent à contenir. Des conditions météorologiques plus douces ont des effets négatifs sur les industries du loisir d’hiver au Canada et pourraient aggraver la fonte des routes de glace dans le Grand Nord canadien, limitant davantage l’accès aux communautés éloignées.
Les scientifiques d’Environnement Canada ont observé qu’au cours des 30 dernières années, les El Niños sont devenus plus fréquents, plus sévères et durent plus longtemps.
L’El Niño est causé par un changement dans les alizés soufflant dans les régions équatoriales du globe. Ces vents soufflent normalement vers l’Ouest sur tout l’Océan Pacifique, poussant l’eau chaude de surface vers l’Australie et permettant la remontée d’eau plus froide le long de la côte de l’Amérique du Sud. Toutes les trois ou quatre années, pour des raisons qui ne sont pas encore comprises, les alizés ralentissent ou même soufflent dans la direction opposée. L’eau plus chaude de surface se dirige alors vers l’Est et la côte de l’Amérique du Sud. La chaleur et l’humidité dégagées par ces eaux causent des tempêtes et des pluies diluviennes dans les pays habituellement secs que sont l’Équateur et le Pérou, ainsi que des conditions météorologiques bouleversées dans toute l’Amérique du Nord.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Environnement Canada
http://www.ec.gc.ca/