Non, l’école ne peut sauver le village!

Publié: 7 octobre 2002

Québec (Québec), 2 octobre 2002 – Il est faux de prétendre que maintenir l’école primaire ouverte peut sauver le village! C’est une croyance qui circule couramment dans les milieux menacés de fermeture d’école et qui entretient de faux espoirs chez les citoyens. Il est temps d’y mettre un terme et d’arrêter
de tromper les gens! Voilà le cri du coeur lancé par le président de
l’Association des cadres scolaires du Québec, Jacques Seminaro, après qu’il

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ait pris connaissance de certains articles parus dans les journaux ces
derniers jours.

Il est inacceptable, estime M. Seminaro, que des personnes qui ne
connaissent pas les rouages de l’école fassent de telles déclarations sur la
place publique. On ne peut plus laisser passer des affirmations aussi
gratuites.

La fermeture de la dernière école est l’aboutissement et non la cause
d’un processus qui fait en sorte qu’un village est en perte de citoyens. Une
des raisons qui explique la décroissance des populations est certainement la
dénatalité. Pour un même nombre de familles, il y a beaucoup moins d’enfants.

Un autre obstacle au développement peut être l’impossibilité de changer la
vocation agricole d’un territoire. Mais le véritable moteur qui incite les
gens à se déplacer, c’est l’emploi. Les familles s’installent d’abord là où
elles peuvent gagner leur vie. Elles choisissent par ailleurs un milieu qui
leur offre des infrastructures municipales. Tant mieux s’il y a une école.
Mais l’absence d’école n’empêche pas un secteur de se développer. A preuve,
l’explosion des nouveaux projets domiciliaires en banlieue des grandes villes.
Les familles s’y installent avant même qu’il y ait la moindre école à
proximité… L’école apparaît en réponse à la demande, parce qu’il y a des

élèves à scolariser, non l’inverse! Dans la plupart des cas, l’école est le
dernier édifice de service public à fermer.

Non seulement on veut faire croire aux citoyens électeurs que l’école
sauvera le village, mais certains improvisent même des solutions qu’ils
lancent sur la place publique sans en avoir vérifié la faisabilité. On veut
faire jouer à l’école un rôle qui n’est pas le sien. Laissons à l’école le
rôle qui lui revient, celui de scolariser les élèves. Et ce n’est pas en
bafouant toutes les règles sociales et administratives, par la création
d’« écoles du maire », qu’on y parviendra. Quels services sera-t-on en mesure

d’offrir aux élèves en difficulté? Comment une petite école pourra-t-elle se
payer les services de spécialistes pour l’enseignement de la langue seconde,
de la musique et de l’éducation physique ? Qu’en sera-t-il des services
d’orthopédagogie, de psychologie et autres ? Les parents accepteront-ils que
leurs enfants évoluent dans un environnement où la qualité des services n’est
pas assurée? Ce n’est pas ce que nous constatons jusqu’à maintenant, bien au
contraire. Les parents réclament pour leurs enfants des services de qualité et
c’est ce que nous voulons continuer de leur offrir dans les structures
actuelles.