Paris et Londres s’efforcent de calmer le jeu sur leur différend

Publié: 4 novembre 2002

Paris (France), 30 octobre 2002 – Paris et Londres se sont employés à calmer le jeu après la querelle entre Tony Blair et Jacques Chirac sur la Politique agricole commune (PAC), affirmant leur volonté d’oeuvrer dans « la convergence » et « le bon sens ».

« Il est tout à fait normal que des pays amis se parlent et évoquent les différentes questions. C’est ce qu’ils ont fait. Les choses qui devaient être dites l’ont été. L’objectif est de travailler dans le bon sens, c’est-à-dire de manière convergente », a souligné Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement français.

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Officiellement à Paris, l’incident de la semaine dernière au sommet de Bruxelles est clos et les énergies se concentrent désormais sur la préparation du prochain sommet bilatéral, différé au début de l’année 2003 pour cause d’« échanges vigoureux » entre le président français et le Premier ministre britannique.

« Ce n’est pas une brouille, le terme n’est pas adapté », a estimé Jean-François Copé.

Le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, a dit pour sa part « regretter » le report du sommet franco-britannique mais a joué lui aussi l’apaisement.

« Nous sommes voisins, nous avons une histoire commune, nous partageons de nombreux intérêts. C’est parce que nous sommes pratiquement de la même famille que, parfois, des querelles assez vives, pareilles à des querelles familiales, surviennent », a-t-il déclaré à la BBC.

« Nous saluons l’approche constructive du gouvernement français notamment dans le règlement de Sangatte ou du boeuf », a-t-il indiqué.

« On continue à travailler avec les anglais »

Pour Jack Straw, Français et Britanniques doivent tirer parti de « l’opportunité du report, toute contrainte qu’elle soit », afin « de nous assurer d’un bon ordre du jour et de propositions bien préparées ».

L’Elysée, par la voix de Catherine Colonna, a répondu sur la même tonalité, expliquant que le sommet franco-britannique avait été reporté début 2003 afin d’être préparé « avec soin et efficacité ». La date exacte de ce « rendez-vous important » n’a pas encore été fixée.

« On continue à travailler avec les Anglais », a confirmé sur LCI Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux Affaires européennes.

Les points de désaccords restent toutefois sur la table.

Jack Straw a réaffirmé la volonté de Londres de mettre en oeuvre une réforme en profondeur de la PAC, tandis que Noëlle Lenoir est revenue à la charge sur la « ristourne » dont le Royaume-Uni bénéficie depuis 1984.

« Ce qu’a dit la France et le chef de l’Etat, c’est que dans la mesure où il va y avoir des négociations sur qui finance quoi et pour quelle politique, il faut que chacun fasse un effort », a-t-elle répété.

« Si on stabilise les aides à l’agriculture, il faut aussi repenser la façon dont on aide les Britanniques à assumer leurs charges européennes », a-t-elle dit.

Et d’enfoncer le clou sur la renaissance du couple franco-allemand, qui entraîne de fait une marginalisation de Londres sur la scène européenne.

« C’est vraiment reparti (entre la France et l’Allemagne) et il y a eu un véritable déclic au Sommet de Bruxelles (…), je crois que c’est vraiment un tournant historique », a estimé la ministre française.

La route est encore longue sur la voie de la réconciliation franco-britannique.

Source : Reuters