Ottawa (Ontario), 17 décembre 2002 Les chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) affirment que l’agronomie peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui va dans le sens du plan d’action fédéral dans ce domaine.
Une proportion de dix pour cent des émissions canadiennes de gaz à effet de serre (GES) provient des activités agricoles. Une équipe de chercheurs d’AAC s’emploie à trouver des moyens de réduire les GES qui émanent des fermes : le dioxyde de carbone (CO2), l’oxyde nitreux (N2O) et le méthane (CH4).
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« L’augmentation de la concentration des GES produits par l’activité humaine peut causer des changements climatiques que nous ne pouvons prédire », a mentionné le Dr Ray Desjardins, un spécialiste en sciences atmosphériques d’AAC.
Le secteur agricole est particulier parce que, contrairement aux autres industries qui émettent surtout du CO2, les activités qu’il génère produisent du N2O et du CH4.
« Le CH4 représente environ le tiers des émissions de l’industrie agroalimentaire et provient principalement de l’élevage, a ajouté le Dr Desjardins. Le N2O, qui compose la plus grande partie des autres émissions, est dégagé par le sol des fermes sur lequel ont été épandus du fumier et des engrais. »
Le Dr Henry Janzen, biochimiste des sols d’AAC, a indiqué qu’on demandera donc à l’agriculture d’aider à réduire ces émissions, et que la science peut fournir aux agriculteurs les outils pour y parvenir. L’une des façons est d’emmagasiner du carbone dans les sols.
« Les agriculteurs doivent faire la gestion du carbone, même celui émis par d’autres industries, a-t-il expliqué. Si nous pouvons les aider à l’emmagasiner efficacement plus longtemps dans leurs champs, nous pourrons réduire la quantité de GES dans l’air que nous respirons. »
Les chercheurs d’AAC ont mis au point un logiciel d’application qui aidera les agriculteurs à réduire ces émissions. Le logiciel permettra aux producteurs d’examiner un certain nombre de pratiques en usage sur leurs fermes et de chercher à en réduire le plus possible les émissions de GES tout en maintenant leur rentabilité. Parmi les facteurs, citons les pratiques culturales, les genres d’engrais et les techniques d’application, les rotations culturales, les préparations d’aliments pour animaux et la gestion du fumier.
La recherche sur les GES est conforme aux objectifs du Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA). Le gouvernement du Canada accumule les connaissances sur les enjeux environnementaux comme la production de GES par l’agriculture et sensibilise les intervenants à ce sujet, au profit du secteur agricole.
AAC s’est engagé à poursuivre les projets de recherche environnementale qui vont au-delà de la réduction des émissions de GES. Afin que le secteur de l’agriculture primaire réponde aux besoins des Canadiens tout en demeurant rentable et en respectant l’environnement, il faudra que les travaux de recherche d’AAC concourent au développement d’un ensemble de pratiques qui amélioreront la gestion des sols, de l’eau, de l’air et de la biodiversité.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/
Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA)
http://www.agr.gc.ca/canadaentete/