Ottawa (Ontario), 4 juin 2003 – La technologie du système mondial de localisation (GPS) et un appareil appelé Hydro N Sensor pourraient contribuer à supprimer l’élément conjectural des applications d’azote et à mieux les cibler dans les champs de pommes de terre.
Au Centre de recherches sur la pomme de terre de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, les chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) vérifient si cette nouvelle technologie pourrait réduire le risque de fertilisation excessive des cultures.
Une meilleure localisation des besoins d’azote pourrait se traduire par des économies, pour les producteurs et pour l’environnement. Selon les chercheurs, l’information donne aux producteurs un certain niveau d’assurance car ils savent qu’il y a suffisamment d’engrais dans le sol pour produire une culture saine. Appuyé par les capacités de cartographie des cultures du GPS, le N Sensor mesure le « vert » de la culture, et plus celle-ci est verte, moins elle a besoin d’azote. Le N de N Sensor signifie « nitrogen » (azote en français), l’élément nutritif à l’origine de la couleur verte des plantes en croissance.
Une quantité uniforme d’azote était autrefois appliquée à l’ensemble des champs de pommes de terre mais les dernières recherches indiquent que le besoin d’azote d’une culture de pomme de terre peut varier en fonction des propriétés du sol et de son drainage.
Le Dr Bernie Zebarth d’AAC étudie les rapports entre le sol, l’azote et les pommes de terre.
« Une partie de ce besoin d’azote vient de la matière organique du sol et peut varier d’une année à l’autre en raison des changements climatiques des cultures produites dans le champ l’année précédente », a expliqué le Dr Zebarth.
« Le Hydro N Sensor serait utilisé pour déterminer la quantité d’azote nécessaire, en plus de ce que le sol fournit naturellement, pour répondre aux exigences de la culture. Nous pourrions ainsi varier la quantité appliquée selon le champ. »
Il en résultera une meilleure culture de pommes de terre, ce qui réduira le risque de lessivage de l’azote de la zone racinaire de la pomme de terre à la nappe d’eau souterraine.
Jusqu’ici, le problème consistait à trouver une façon de déterminer la quantité d’azote nécessaire dans les différentes parties du champ. Les résultats après deux ans d’essai permettent de supposer que le N Sensor est efficace pour cartographier les besoins d’azote des champs de pommes de terre.
« Un système où la majorité de l’engrais azoté serait appliquée au moment de la plantation permettrait une utilisation maximale « du N Sensor » a déclaré le Dr Zebarth. Le N Sensor peut ensuite être utilisé plus tard pour gérer plus précisément l’application d’engrais au cours de la saison culturale à l’aide d’une application d’engrais à taux variable. Les producteurs ne pourront pas utiliser le capteur (N Sensor) pour gérer leurs cultures tant que des recherches plus poussées n’auront pas été effectuées.
« Je m’en voudrais, a-t-il poursuivi, de passer sous silence le travail de mon collègue, Nicolas Tremblay, qui oeuvre à la mise au point du Hydro N Sensor sur le maïs au Centre de recherches d’AAC à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec. »
Les progrès de la science et de la technologie sont au coeur de la réussite du Canada dans le secteur agricole et agroalimentaire. Afin que le Canada devienne le chef de file mondial de l’ingéniosité en agriculture et d’une production responsable sur le plan de l’environnement, il est essentiel qu’AAC puisse poursuivre les recherches innovatrices décrites dans le Cadre stratégique pour l’agriculture.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/
Centre de recherches sur la pomme de terre de Fredericton
http://res2.agr.ca/fredericton/
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