Ottawa (Ontario), juillet 2003 – Pour aider les agriculteurs et les éleveurs à combattre les sauterelles, les chercheurs du Centre de recherches de Lethbridge d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) s’efforcent de créer des méthodes plus sécuritaires et efficaces pour lutter contre ce ravageur affamé.
Le temps chaud et sec des trois dernières années a favorisé l’explosion de la population de ces dévoreurs de récoltes. Leurs oeufs, qu’ils pondent dans le sol, survivent au froid hivernal (jusqu’à moins 15 oC) et éclosent au printemps. Cette année, les agriculteurs et les éleveurs auront tout un défi à relever étant donné que les conditions sont propices aux sauterelles.
Le Dr Dan Johnson, qui travaille à la Section de la santé environnementale du Centre de recherches de Lethbridge d’AAC, est au coeur de la lutte contre les sauterelles. Il dit que les sauterelles s’avèrent être plus qu’un ennui et qu’il est fort possible qu’elles causent beaucoup de dommages aux récoltes encore cette année.
La pire partie de l’infestation de sauterelles trace un gros « K » dans les Prairies canadiennes. Sur une carte, le côté gauche du « K » s’étend le long de la frontière Alberta-Saskatchewan, du nord de Lloydminster jusqu’au sud de Medicine Hat. Les deux branches partent de l’épicentre au nord du confluent des rivières Red Deer et South Saskatchewan. La branche supérieure, qui pointe vers le nord-est, se dirige vers Saskatoon et la branche inférieure s’étend à l’est vers Regina.
« Depuis un certain nombre d’années déjà, nous élaborons des méthodes et des moyens pour évaluer ces populations à problème, prédire les foyers d’infestation et évaluer l’adoption des principes de la lutte intégrée, a expliqué le Dr Johnson. Nous transmettons alors cette information, dans un format pratique, aux agriculteurs et aux éleveurs pour les aider à prédire les pertes potentielles de récoltes et à prendre des décisions éclairées sur la lutte contre les insectes. »
Le Dr Johnson et ses collègues développent des technologies à risque réduit et élaborent des pratiques de gestion avantageuses qui sont davantage respectueuses de l’environnement. Leur recherche vise à réduire la dépendance envers les pesticides, à élaborer des options de lutte antiparasitaire à risque réduit et à accroître l’adoption des technologies de lutte intégrée.
« Nos travaux qui visent une lutte durable plus environnementale s’intégreront aux techniques de lutte intégrée, a ajouté le Dr Johnson. La lutte intégrée comprend toutes les techniques nécessaires pour détruire les ravageurs comme les sauterelles de façon efficace, économique et écologique. »
Au cours de leur enquête sur les mouches parasitaires, les agents pathogènes et d’autres techniques de lutte contre les sauterelles, les chercheurs tentent de conserver les organismes utiles et prennent en considération la sécurité des oiseaux qui pourraient manger les insectes infectés.
Les chercheurs de Lethbridge évaluent des mesures de lutte sans produit chimique telles que les diverses souches microbiennes qui nuisent aux sauterelles, les « antiappétants » qui empêchent les insectes de se nourrir et des substances végétales naturelles qui sont toxiques pour les insectes. Ces techniques comprennent l’utilisation d’extraits végétaux, de produits de terre à diatomées, de bandes tampon dans les champs et de cultures répulsives.
AAC continuera de fournir aux agriculteurs et aux éleveurs de l’information sur des mesures sécuritaires et économiques pour contrer le problème des sauterelles, de même que des moyens pour identifier les espèces des cultures menacées.
Les producteurs des Prairies deviendront de meilleurs gestionnaires des sols, de l’eau et de l’air alors que des ressources supplémentaires seront affectées à la recherche et aux technologies à la ferme par le biais du volet Environnement du Cadre stratégique pour l’agriculture.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/
Lethbridge Research Center
http://res.agr.ca/leth/
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