Mirabel (Québec), 24 août 2004 – Comme la plupart des dossiers qu’elle a menés jusqu’à ce jour la Ministre Françoise Gauthier fait encore preuve de méconnaissance et de manque de leadership dans le dossier sur l’étiquetage des OGM. À la suite de l’article paru dans le Devoir où elle décrit en long et large comment elle fera pour ne pas respecter l’engagement électoral de son parti, la Ministre en profite encore pour mêler les cartes.
Premièrement, nombre d’états, de provinces, ailleurs dans le monde ont prouvé qu’il est possible d’aller de l’avant de façon active sans entente nationale dans le dossier d’étiquetage. Les propos de la Ministre le confirment lorsqu’elle dit « juridiquement, nous pourrions le faire… ». Le Canada s’est déjà positionné concernant l’étiquetage, à l’intérieur d’une norme volontaire, non contraignante et finalement inutile pour le consommateur. Alors il est maintenant temps de faire preuve de leadership dans ce dossier qui unit les Québécois ainsi que les Canadiens d’un océan à l’autre depuis longtemps.
Deuxièmement, la Ministre Gauthier erre lorsqu’elle dit « …les consommateurs veulent l’étiquetage obligatoire, mais ils ne sont pas prêts à payer….. ». Le Canada a obligé l’industrie à donner une série d’informations nutritionnelles sur nos aliments et les coûts en sont restés inchangés. Également il serait important de dire que ce n’est pas les citoyens qui ont demandé qu’on expérimente sur eux cette biotechnologie et donc il serait normal qu’ils ne soient pas responsables de la facture. Parlant de facture, lorsque vous dites « …je ne veux pas mettre de pressions supplémentaires sur les producteurs ». Encore là vous utilisez une formule générale qui est fausse, puisque seulement une petite poignée d’agriculteurs utilisent des OGM, mais malheureusement pour nous ils contrôlent l’UPA.
En terminant Madame la Ministre vous dites qu’il y a des choses qui vous préoccupent davantage « …comme la valorisation de l’agriculture et de notre savoir faire…. » Il serait important effectivement que vous vous mettiez à la tâche dans plusieurs dossiers que vous négligez comme le sirop d’érable par exemple, qui tombera bientôt sous le rouleau-compresseur de l’UPA.
Benoit Girouard, de l’Union Paysanne, propose également à la ministre, qu’en tant qu’avocate, de se pencher sur le non-respect par l’État Québécois, de connivence avec l’Union des producteurs agricole, de la liberté d’association garantie par la Déclaration Universelle des droits de l’homme (article 20 et 23*). En ce sens, depuis maintenant 30 ans, en agriculture, le Québec n’a pas encore rejoint l’ensemble des nations du monde au niveau de cette liberté fondamentale.
*Article 20
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association.
Article 23
4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.agr.gouv.qc.ca/
Union Paysanne
http://www.unionpaysanne.com/
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