La rentrée aux pâturages sera plus tardive cette année

Les vaches et leurs veaux devront attendre

Publié: 17 mai 2019

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À la ferme bovine Dubuc et frères, plusieurs prairies sont mortes dû au gel, ce qui a nécessité un sursemi.

Habituellement à cette date-ci, les troupeaux vache-veau s’apprêtent à sortir leurs animaux aux pâturages, quand ce n’est pas déjà fait. Cette année, les pâturages ne sont tout simplement pas prêts. Ça ne pousse pas. Et ça, c’est quand les champs n’ont pas été détruits par le gel.

À la ferme bovine Dubuc et Frères de Sainte-Eulalie, au Centre-du-Québec, environ le tiers des prairies et des pâturages ont été lourdement endommagées par le gel hivernal. Le producteur Gilbert Dubuc, qui gère l’entreprise avec ses frères Guy et Ghislain, raconte qu’il y a eu 10 à 12 redoux l’hiver dernier, dont certains avec des épisodes de pluie.

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Les dommages sont tels qu’ils ont loué un semoir pour le sursemis en prairie. Ils l’ont utilisé sur 75 acres (30 hectares) et 12 sacs de semence. Sur une prairie de 12 acres (5 hectares), ils ont semé du raygrass, une annuelle pour avoir du volume dès cette année.

Constater l’état de ses champs

Selon le Bovi-Expert Jocelyn Jacob qui travaille au Centre-du-Québec et en Mauricie, l’état des cultures est très variable cette année. « Certains ont connu des gels importants, comme chez les Dubuc, dit-il. Pour d’autres, c’est normal. »

Le mot normal veut dire que les plantes fourragères ont survécus, mais Jocelyn Jacob ajoute que ces champs présentent un important retard d’environ une dizaine de jours.

« Le message à passer, c’est de faire une tournée de ses pâturages et de faire une intervention s’il le faut, dit-il. On est rendu à resemer, mais on ne peut plus faire de vasage (semi sur sol gelé) à cette date-ci. »

Lorsque les producteurs sortiront leurs animaux, Jocelyn Jacob recommande de faire attention à ne pas faire de surpaissance. La rotation entre les parcelles est donc primordiale.

« Ce n’est pas parti pour être la meilleure année », dit Jocelyn Jacob.

Pâturage à même date l'an dernier. Cette année, les animaux ne peuvent pas encore y aller. photo: Jocelyn Jacob

Généralisé

Le Centre-du-Québec n’est pas la seule région affectée. Le Bovi-Expert Bernard Doré qui œuvre au Sud-Ouest du Québec, dans les Laurentides et au Saguenay-Lac-Saint-Jean, constate la même problématique.

« Je suis allée visiter une dizaine de clients des Hautes-Laurentides et il fait très froid le matin, dit-il. L’herbe ne vient pas à bout de pousser. Ils ne sortiront pas leurs animaux avant la fin mai. » Même chose au Lac-Saint-Jean où il n’y a pas de chaleur et pas de soleil. Dans le nord du Lac, il restait même de la neige à certains endroits la semaine passée.

En Montérégie, à Huntingdon, il y a eu beaucoup de gel dans les champs. Il y a des producteurs qui craignent manquer de fourrages cette année. « C’est mal parti », dit Bernard Doré.

Bernard Doré recommande de faire attention à la portance des pâturages. « Si c’est mou, il y a un risque de briser », dit-il.

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.