Nouveautés à Expo-Champs pour les fourrages

Trois innovations intéressantes

Publié: 29 août 2024

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La productrice de bovins et d'ovins Marie-Pier Beaulieu a apporté des moutons à Expo-Champs pour parler de pâturages avec les visiteurs.

La visite annuelle à Expo-Champs est une bonne occasion de voir les nouveautés agricoles. Voici les innovations dans les fourrages qui nous ont intéressées lors de notre visite en 2024.

Des moutons à Expo-Champs

La productrice Marie-Pier Beaulieu, collaboratrice avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) et l’Association canadienne pour les plantes fourragères (ACPF-CFGA), a amené des moutons à Expo-Champs cette année.

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« Le but est d’attirer les gens et d’initier le dialogue sur les plantes fourragères », explique Marie-Pier Beaulieu. « On veut leur montrer que ce n’est pas compliqué et accessible. »

Dans le petit enclos, les moutons étaient déplacés à d’aide des clôtures en place. Le but était de convaincre les producteurs sur l’importance du pâturage en rotation. Cela a un impact positif sur la santé des sols. « Le Fond d’action à la ferme pour le climat reconnait que le pâturage a un grand potentiel d’avoir un bon impact sur le climat », explique Marie-Pier Beaulieu.

Pour informations : https://www.cqpf.ca/fr/

Le CQPF et le CFGA ont utilisé les moutons cette année à Expo-Champs pour parler des avantages des pâturages intensifs en rotation. photo: Marie-Josée Parent

Gallagher – Smart Fence

Entourant les moutons de Marie-Pier Beaulieu, James Clark de Gallagher avait apporté des clôtures. Alors que Marie-Pier Beaulieu utilise des clôtures de type filet sur sa ferme et pour la démonstration à Expo-Champs, James Clark explique que les nouvelles clôtures Smart Fence peuvent être tout aussi efficaces et même plus simples à utiliser.

Il s’agit d’une clôture de 100 mètres de long (330 pieds) ayant quatre fils sur un seul moulinet et 10 poteaux. Sur chaque 2e poteau, il y a des cordes pour faire coins de l’enclos.

Cette clôture est conçue pour les petits animaux, comme les moutons, les chèvres ou les veaux. Elle est utilisée pour faire de la paissance rotationnelle intensive.

Pour informations : https://am.gallagher.com/fr-CA

La clôture Smart Fence de Gallagher. photo: Marie-Josée Parent

Silphie, un nouveau fourrage?

Semée l’an dernier, la silphie était en démonstration cette année à Expo-Champs. Il s’agit d’une nouvelle plante commercialisée par la Meunerie Victo sous le nom de Silphie Canada. Cette plante est utilisée à deux fins en France : la biométhanisation et comme fourrages pour les animaux. Des tests sont en cours sur des fermes laitières québécoises pour évaluer l’intérêt alimentaire.

Les avantages sont intéressants : un seul semis pour plusieurs années, production intéressante de fourrages (12 à 18 tonnes de matière sèche à l’hectare), 18 à 20% de protéines avec la conservation de l’énergie, trois coupes par été ou une récolte à la fin de l’été pour la production de méthane.

En France, elle est homologuée pour des crédits carbone, car elle permet de retourner de 6 à 8 tonnes de matières sèches au sol. « Nous, on parle que c’est l’agriculture de demain », dit Anthony Arseneault de Meunerie Victo.

Les inconvénients sont importants : très difficile à implanter, coût de semence (3000 à 3600$ l’hectare, ou 1200$/kg, 2,5 à 3 kg/ha de semis), si semé trop profond : dormance.

Pour informations : https://silphiecanada.ca/

La silphie peut être récoltée à trois reprises durant l’été au stade végétatif ou être laissée fleurir afin de la récolter pour la biométhanisation à la fin de l’été. photo: Marie-Josée Parent
La silphie emmagasine de l’eau à la base de ses feuilles, ce qui rend la plante plus résistante à la sécheresse. photo: Marie-Josée Parent

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.