Alors que j’étais en voyage en Alberta, la responsable de notre groupe, Tracey Feist, nous invite à visiter le ranch de sa sœur alors que nous étions en route vers notre port d’attache, l’Université de Olds, au nord de Calgary. Le vote a été unanime. Les journalistes agricoles du monde entier que nous étions ne pouvions qu’être d’accord avec cette visite improvisée. « Je vais devoir appeler ma sœur », a alors annoncé Tracey Feist.

L’histoire familiale des sœurs Colleen Munro et Tracey Feist est passionnante. Leur père, Gary Munro, avait de la difficulté à l’école. Toutefois, il était excellent pour s’occuper des chevaux et des vaches. C’est ainsi qu’il a commencé à travailler pour un propriétaire de ranch qui lui a fourni un nouveau foyer et l’a même par la suite considéré comme son fils, et les filles de celui-ci, comme ses petites-filles. Glen et Audrey Macdougall n’avaient pas d’enfants.
Avec les années, Glen Macdougall et Gary Munro sont devenus associés. Au décès de son père, Gary Munro a investi l’argent de l’héritage pour acheter un deuxième ranch avec Glen Macdougall. C’est sur ce ranch que vit Colleen Munro et sa famille et que nous avons visité.
Au décès de Glen Macdougall en 1998, Gary Munro a hérité de toutes ses parts dans les deux ranchs. « Glen a toujours dit que papa était son fils qu’il n’avait jamais eu et il était comme un grand-père pour moi », raconte Tracey Feist. En 2020, Gary Munro décédait à son tour.
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Les 15 années précédentes, Gary Munro s’était entouré de spécialistes et avait préparé sa succession, ce qui a grandement aidé ses filles lors du décès. Aujourd’hui, les deux sœurs ont chacune repris un des deux ranchs distancés de 50 kilomètres l’un de l’autre près de Calgary.

Le ranch de Colleen Munro que nous avons visité fait 1200 acres (485 hectares). La majorité de cette terre n’a jamais été labourée. C’est la même terre qui a été broutée par les bisons des prairies pendant des milliers d’années. « Il y a des évidences qu’il y a eu des bisons ici », raconte Colleen Munro. Les bisons avaient en effet tendance à se gratter sur les rochers lors de la mue printanière.

Selon Colleen Munro, ce ranch qui est en un seul morceau pourrait loger « facilement » un troupeau vache-veau de 300 mères lorsque le sol est humide et que l’herbe est bien verte. Les pâturages sont verts en raison de la présence d’une source et d’un étang. Cependant, cette année, la province vit une terrible sécheresse. Il a plus 10 centimètres (4 pouces), alors que la terre en reçoit normalement plus de 30 centimètres (12 à 13 pouces). Il y a 80 paires vache-veau en été. La terre héberge d’autres troupeaux pour la paissance.
« C’est mon objectif de le préserver et de le laisser à l’état originel », dit Colleen Munro. Certains autres champs produisent des récoltes qui permettent de payer les frais de la ferme. Le reste provient de ses avoirs et de son conjoint retraité, Hal Davidson. Lui a été ingénieur en aéronautique et elle, a été journaliste agricole au Canada et aux États-Unis.
Colleen Munro a la passion des chevaux. Elle en a trois en âge de travailler et deux jeunes. Son cheval le plus âgé qu’elle a élevé a 30 ans. Elle a deux chiens. « C’est un endroit extraordinaire pour élever des chevaux parce qu’ils montent et redescendent les collines », dit-elle.

Cet article a été produit grâce à une bourse remise par l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire pour participer au congrès annuel de la Fédération internationale de journalistes agricoles (IFAJ) qui se tenait en Alberta.