Compte de la valeur ajoutée agricole en 2006

Publié: 20 janvier 2008

Ottawa (Ontario), 16 janvier 2008 – La valeur ajoutée nette agricole a chuté pour une deuxième année consécutive en 2006 pour s’établir à son plus faible niveau depuis 1998, principalement en raison de la diminution des stocks agricoles et de la baisse des paiements de programme.

La valeur ajoutée nette a reculé de 17,6 % pour se situer à 8,2 milliards de dollars en 2006, ce qui est bien en deçà de la moyenne quinquennale précédente de 10,1 milliards de dollars, laquelle comprenait le chiffre record de 11,4 milliards de dollars en 2004. Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba étaient les seules provinces à enregistrer des hausses.

La valeur ajoutée nette mesure la contribution de l’agriculture à la production de biens et services dans l’économie canadienne au cours d’une année particulière. Elle est calculée en soustrayant de la valeur totale de la production du secteur agricole le coût de production annuel connexe (les dépenses au chapitre des intrants, les taxes d’affaires et l’amortissement), plus les paiements gouvernementaux nets directs.

La valeur ajoutée nette est répartie entre les divers facteurs de production, y compris le loyer payé aux propriétaires fonciers non exploitants, l’intérêt versé aux prêteurs, les salaires et les profits.

Les salaires familiaux totaux ont augmenté de 7,7 % par rapport à 2005 pour atteindre 1,6 milliard de dollars, tandis que les profits des entreprises et le rendement des exploitants d’une ferme non constituée en société ont chuté de 86,1 % et de 102,3 % respectivement. Les frais d’intérêt ont augmenté de 16,4 % et représentaient 33 % de la valeur ajoutée nette en 2006, alors que les salaires non familiaux représentaient 29 %.

La valeur de la production agricole (la production brute du secteur agricole) a régressé de 4,9 % en 2006 pour se fixer à 44,5 milliards de dollars. Cette diminution est principalement attribuable à un recul important de la valeur de la variation des stocks ainsi qu’à un léger ralentissement des ventes des produits agricoles et à une baisse des paiements de programme. Ce niveau était inférieur de 3,1 % à la moyenne quinquennale précédente pour la période allant de 2001 à 2005.

Dans l’ensemble, les ventes de produits agricoles ont légèrement reculé de 1,2 % pour s’établir à 38,2 milliards de dollars, le fléchissement des ventes à d’autres fermes ayant contrebalancé une augmentation des ventes dans d’autres secteurs. Il s’agissait d’une baisse de 1,4 % par rapport à la moyenne quinquennale précédente, qui a été entraînée à la baisse à la suite de deux sécheresses consécutives en 2001 et en 2002 ainsi que par la fermeture de la frontière américaine aux exportations de bovins sur pied.

Alors que les ventes de produits agricoles à d’autres fermes ont régressé de 15,2 % en 2006 pour se fixer à 5,9 milliards de dollars, les ventes à d’autres secteurs ont progressé de 1,9 % pour atteindre 32,3 milliards de dollars. La faible augmentation des ventes à d’autres secteurs était attribuable à des revenus plus élevés des cultures, qui ont fait un bond de 7,9 % pour se chiffrer à 14,5 milliards de dollars, les prix ayant commencé à se rétablir par rapport à leur niveau inscrit en 2005. L’augmentation des ventes à d’autres secteurs a été atténuée par les faibles prix des porcs, qui ont fait baisser les recettes du bétail de 2,5 % en 2006.

Après avoir augmenté pendant trois années consécutives, les paiements de programme ont chuté pour se situer à 4,5 milliards de dollars, en baisse de 8,1 % par rapport au niveau record enregistré en 2005. Malgré ce recul, le montant observé en 2006 était supérieur de 3,7 % à la moyenne quinquennale précédente. Certains programmes liés aux problèmes de mouvement de l’encaisse et aux difficultés dans le secteur des bovins ont pris fin en 2006, y compris le Programme de paiements relatifs au revenu agricole et les programmes liés à l’encéphalopathie spongiforme bovine. Les paiements d’assurance-récolte ont également joué un rôle, ayant reculé de 21,1 % en raison des meilleures conditions de croissance qui ont prévalu en 2006. Cependant, de nouveaux programmes, y compris le Programme de paiements pour les producteurs de céréales et d’oléagineux et l’Initiative de transition du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole pour l’évaluation des stocks, ont contribué à prévenir une chute précipitée des paiements.

La valeur de la variation des stocks a été négative de 849 millions de dollars en 2006. Il s’agissait de la première valeur négative enregistrée depuis 2002. Cette baisse était attribuable en grande partie à la conversion des stocks de canola et de blé dur à la ferme en mises en marché et à la diminution des stocks de céréales fourragères.

La baisse des stocks de bétail à la ferme a aussi fortement contribué à la valeur négative de la variation des stocks en 2006. Les stocks de bovins ont régressé de 3,6 % dans la foulée de la reprise des exportations de bovins vivants vers les États-Unis, tandis que les stocks de porcs ont diminué de 1,3 %.

Malgré l’importante valeur négative de la variation des stocks en 2006, les stocks à la ferme sont demeurés à des niveaux très élevés, car les abondantes récoltes des dernières années avaient fait grimper les stocks à des niveaux record ou quasi record à la fin de 2005.

À la suite de la diffusion des données du Recensement de l’agriculture de 2006 le 16 mai 2007, les estimations du compte de la valeur ajoutée agricole et des autres données contenues dans la collection Statistiques économiques agricoles seront modifiées au besoin. L’ensemble complet de modifications sera annoncé lors d’une prochaine diffusion de la collection dans Le Quotidien.

La publication Compte de la valeur ajoutée agricole : statistiques économiques agricoles, janvier 2008, vol. 6, no 2 (21-017-XWF, gratuite), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web. Sous Publications Internet gratuites, choisissez Agriculture.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Statistiques Canada
http://www.statcan.ca/

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