Genève (Suisse), 24 juillet 2002 – Le Programme alimentaire mondial (PAM) se trouve confronté à un dilemme en Afrique australe où les pays frappés par la famine hésitent à accepter le maïs génétiquement modifié, principalement américain, a indiqué à Genève sa directrice régionale, Judith Lewis.
« Recevoir des organismes génétiquement modifiés (OGM) est un problème pour les pays en développement, car ils sont très inquiets de la contamination de la viande, si le bétail, les poulets, les porcs mangent de la nourriture génétiquement modifiée en quantité suffisante. Et c’est aussi une objection que fait l’Union européenne », a déclaré Mme Lewis, directrice du PAM pour l’Afrique australe et de l’est, au cours d’une conférence de presse.
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Cette question, toujours en discussion, a été au centre de la réunion, le 5 juillet, des ministres de l’Agriculture des pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), consacrée à la crise alimentaire dans la région, a-t-elle souligné.
« Il est clair que la question des OGM est un dilemme auquel nous sommes confrontés », a ajouté la responsable du PAM qui rappelle que dans les crises d’urgence, le PAM se tourne traditionnellement vers les Etats-Unis pour couvrir 50% de ses besoins. Le maïs américain contient des OGM, a-t-elle rappelé, sans pouvoir en préciser la proportion, en raison de l’absence d’étiquetage.
Pour les huit ou neuf prochains mois, le PAM a besoin d’un million de tonnes de nourriture, équivalant à 507 millions de dollars, pour faire face à la grave crise alimentaire que traversent le Zimbabwe, le Malawi, le Lesotho, la Zambie, le Swaziland et dans une moindre mesure le Mozambique.
Mme Lewis a estimé que le choix final appartenait aux pays récipiendaires.
Source : AFP