L’année 2023 signe un retour à la normale après deux ans de pandémie. C’est le cas pour le Salon de l’agriculture qui revenait à sa formule événementielle avec exposants et visiteurs réunis sous un seul toit pour sa 37e édition.
L’organisation a indiqué avoir accueilli 12 668 personnes durant les trois jours du Salon qui s’est déroulé du 17 au 19 janvier, soit davantage que les 12 101 visiteurs de 2020, mais moins que les éditions de 2019 et 2018. En tout, 275 exposants se trouvaient également sur place pour cette édition.
La société GoXpo, qui organise l’événement, a innové pour son retour en présentant de nombreuses conférences et panels de discussions gratuites avec des sujets tels que les changements climatiques, les nouvelles technologies et la pénurie de main-d’œuvre.
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Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, s’est déplacé pour la première journée du Salon et quatre membres du Bloc québécois ont profité de l’événement pour organiser une conférence de presse sur la gestion de l’offre. Le Centre d’insémination artificielle Québec (CIAQ) a fait de même, mais pour lancer les festivités de son 75e anniversaire.
Plusieurs personnes ont souligné leur plaisir de renouer avec l’événement phare du secteur agricole québécois, dont le président du comité organisateur et agriculteur de Marieville, Dominic Sansoucy, qui a mis l’accent sur le contact humain du Salon. Martin Caron, président de l’UPA, a pour sa part souligné le « contact direct avec une grande variété d’intervenants bien au fait des plus récentes avancées en ces matières et susceptibles d’enrichir le coffre à outils des producteurs ».
Des machineries agricoles absentes
Fait nouveau cette année, les tracteurs brillaient par leur absence sur le plancher du Salon. L’Association des marchands de machines aratoires du Québec (AMMAQ), qui représente le regroupement des concessionnaires de machines agricoles du Québec, explique son absence de l’événement par un problème de main-d’oeuvre.
L’ensemble des membres a décidé d’alterner chaque année entre une présence à Expo-Champs et une autre au Salon Industrie et Machinerie Agricole de Québec, dont la prochaine édition aura lieu du 26 au 28 janvier. La prochaine présence de l’AMMAQ sera ensuite à Expo-Champs en 2024. Ce changement permettra de visiter en alternance l’est et l’ouest de la province, dit-on à l’AMMAQ.
La décision a d’ailleurs été prise il y a quelque temps. « L’Association a pris la décision il y a deux ans en raison du manque de personnel. On avait de la misère à avoir des mécaniciens et des vendeurs sur place au moment où les garages manquent aussi de personnel. Il y avait aussi la question des coûts de location, des chambres et des repas », explique André Savard, président de l’AMMAQ.
M. Savard ajoute que les membres sont bien conscients que le changement signifie une absence sur le terrain pendant dix-huit mois. En contrepartie, la pandémie a démontré que les ventes n’avaient pas souffert de l’absence de vitrine pour les équipements. Les concessionnaires se sont adaptés et les vendeurs sont davantage sur le terrain, indique le président de l’organisation. Par ailleurs, les fabricants ne présentent pas à chaque année de nouveaux modèles, comme c’est le cas dans le secteur automobile, ce qui aurait motivé également la décision de l’AMMAQ, ajoute-t-il.
Bien que la décision semble finale, il n’est pas dit que l’AMMAQ revienne éventuellement sur sa décision. Il est question entre autres parmi les membres de l’impact sur les coûts de location sur une présence épisodique, explique André Savard. Mais dans le contexte actuel, le changement est là pour rester, estime-t-il.
Il n’a pas été possible d’obtenir les commentaire des organisateurs du Salon de l’agriculture concernant cette décision de l’AMMAQ, au moment de mettre en ligne.