Je ne sais pas chez vous, mais chez nous, avec le printemps arrosé de 2025, c’est fou le nombre de ronds où on a observé des retards d’assèchements de sol afin de réussir à effectuer nos semis. Je me suis promené en essayant de géoréférencer les contours de ces zones en me disant qu’il fallait y revenir un peu plus tard afin d’essayer de comprendre ce qui s’y passe.
Un printemps humide suivi d’une période de temps très sec nous a permis de constater l’effet stress de nos semis dans des zones à la limite de l’acceptable pour les conditions de semis. Quand ça arrive, on a l’impression que si on avait brassé un peu plus le sol, les conditions auraient été moins pire.
À force d’observer un peu partout, on a pu constater que l’effet brassage du printemps a aussi ses effets pervers, mais ils arrivent un peu plus tard en saison. Donc tout n’est qu’une question de bien gérer les opérations de semis. Résultats : les champs inégaux en longueur ou en couleur sont assez fréquents un peu partout sur le territoire.
À lire aussi

Effet catalyseur d’une cohorte sur le blé
Je fais partie d’une cohorte sur la culture du blé d’hiver. Nos échanges reflètent notre volonté de mieux connaître la culture, mais surtout de mieux comprendre son comportement face aux différentes variables d’une saison.
Je fais souvent des petits trous à la sauvette en essayant d’utiliser les apprentissages lors des caravanes santé des sols. Cette année, j’ai eu l’occasion de faire des trous d’inspection de profil de sol accompagné d’agriculteurs, mais aussi accompagné de différentes personnes ressources.
J’en ai appris encore un peu plus. De petits détails, différentes façons d’interpréter ce qu’on observe et des propositions d’améliorations à faire. C’est simple! On s’installe dans le champ et on creuse un trou en observant le comportement de la plante, les racines. Les racines parlent d’elles-mêmes. Leurs déplacements, leurs formes, la profondeur qu’elles arrivent à atteindre vont nous permettre de mieux comprendre ce qui se passe sous nos GROSSES bottines.
Bein oui, c’est sec. Par contre, nos pieds sont beurrés à 3 pieds. Il y a donc de l’eau. On prend la peine de comparer le comportement des trous où on considère que ça va bien vs l’endroit où ça semble moins bien. On doit aussi vérifier si les racines ont la possibilité de s’y rendre. Tout est là!
On évalue un endroit où on trouve que le sol est dense. Oui, mais en période d’étiage, c’est normal et encore pire si on est en période sécheresse. Un degré de difficulté additionnelle s’il y a présence de limon.

La personne-ressource déplace son couteau et trouve des racines qui descendent en profondeur. Certaines racines ont emprunté un trou de vers de terre. Regarde! Un bon nombre de racines bien installées en profondeur afin d’atteindre l’humidité. Racines bien rondes et ton maïs est vert! C’est ok ici!
On refait l’exercice ailleurs et on réalise que le drain est complètement rempli de terre après 42 ans de loyaux services sur 3,2 hectares. Des zones, des ronds faciles à trouver dans une année plus difficile qu’on aura à corriger.
Je savais déjà que les drains captent 60% de l’eau par-dessous le drain. Mais j’ai appris quelque chose de nouveau : seulement 10 mm de limon dans le fond d’un drain de 100 mm suffisent à réduire considérablement la capacité d’absorption du drain. Alors que moi je me disais : il reste 90 mm de libre. Il y a amplement d’espaces pour qu’il travaille! J’étais dans l’erreur.
Par contre, tout est question d’évaluation. S’il n’y a pas de problèmes chroniques, ça veut dire qu’il réussi à faire son travail tout en vérifiant si l’eau arrive assez rapidement aux drains. Une foule de détails qu’on peut évaluer et gérer quand on prend la peine d’aller dans le trou afin d’éviter d’avoir nos finances qui elles se retrouvent dans le trou!
Profession agriculteur