Gare à l’effet « année » dans vos parcelles d’essais

2025 se démarque par deux stress de fin de saison

Publié: il y a 4 heures

Gare à l’effet « année » dans vos parcelles d’essais

Au moment de lire ces lignes, vous avez sans doute terminé la récolte du soya et serez sur le point de récolter le maïs. Si vous avez implanté des parcelles d’essais de cultivars ou d’hybrides, les résultats guideront vos choix de semences pour 2026. Comme je le rappelle chaque automne, pour bien prédire la performance d’un produit, il faut consulter des données provenant de plusieurs lieux et, idéalement, de plus d’une année d’essais. L’effet « année » entraîne souvent un reclassement des performances.

L’année 2025 ne fait pas exception. Au contraire, l’interprétation des résultats exigera une certaine prudence, car ils risquent de mal représenter l’avenir. Habituellement, lorsque la saison se termine dans des conditions normales ou favorables, les cultivars et hybrides adaptés obtiennent les rendements les plus élevés, même si, dans le cas du maïs, leur teneur en eau demeure plus forte que celle des hybrides précoces. En amélioration génétique, on illustre cette tendance par des graphiques où le rendement (axe Y) est mis en relation avec la maturité (axe X). La régression affiche alors généralement une pente ascendante : plus le produit est tardif, plus il est productif (voir le graphique ci-dessus).

Or, 2025 se démarque par deux stress de fin de saison qui auront surtout affecté les génotypes adaptés ou plus tardifs. D’abord, les précipitations d’août et septembre ont été faibles. Ensuite, un gel destructeur est survenu dans une partie du Québec les 20 et 21 septembre. Les cultivars et hybrides précoces ont eu le temps d’accumuler du rendement avant que les conditions ne se détériorent, ce qui leur a permis de mieux tirer leur épingle du jeu. Résultat : il est probable que les essais de 2025 présentent une relation inversée entre maturité et rendement (exemple donné dans le graphique ci-dessous). C’est rare, mais il faut en tenir compte avant d’accorder trop de poids à ces données.

Ce graphique se réfère à l’exemple de Richelieu en 2019.
Ce graphique se réfère à l’exemple de Princeville en 2021.

En résumé, l’année 2025 a combiné des semis tardifs, un stress hydrique en août et un gel hâtif en septembre. Dans ce contexte, les semences précoces peuvent offrir de meilleurs rendements. Toutefois, l’expérience démontre que, sur plusieurs années d’essais, les produits adaptés à une région surpassent généralement les semences hâtives.

Pour lire d’autres chroniques Entre deux rangs de Jean-Marc Montpetit, cliquez ici.

À lire aussi

La verse tardive peut rendre la récolte difficile.

Causes de la verse tardive dans le maïs

Personne n’aime récolter des cultures versées. Lorsque la verse survient tôt en saison, les plants se redressent souvent d’eux-mêmes, mais en fin de saison, l’intégrité des racines ou des tiges est compromise, rendant la récolte difficile.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.