Avec un temps des Fêtes pratiquement sans neige et le redoux du début de cette semaine, y a-t-il à craindre pour la survie des luzernières? Pour le moment, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Dans les régions de Québec et du Centre-du-Québec, un faible couvert de neige s’était installé tout juste avant Noël. Dans le sud-ouest de la province, par contre, il aura fallu attendre le début janvier avant que la neige recouvre le sol. Heureusement, nous n’avons pas connu de période de froid intense en ce début d’hiver pas très blanc.
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La pluie a causé des siennes dans plusieurs régions mais avant de s’inquiéter, le RAP rappelle quelques informations et conseils sur ce type de situation.
« Pour la région de Québec, nous avons déjà connu des débuts d’hiver beaucoup plus sévères, avec des conditions de froid soutenu. Cette année, nous n’avons eu que quelques pointes de froid intense », rapporte Yves Castonguay, chercheur chez Agriculture et Agroalimentaire Canada à Sainte-Foy.
Le redoux de cette semaine n’aura pas nui aux luzernières. En Montérégie, Germain Lefebvre constate que la pluie qui est tombée a été absorbée par la neige. « Je ne suis pas inquiet du tout, mais il est encore trop tôt (pour évaluer la survie des luzernières) », affirme le président du Conseil québécois des plantes fourragères.
Souvent, l’impact du froid et de l’eau sur la luzerne et d’autres plantes fourragères sensibles comme le dactyle se fait sentir en mars, quand il y a dégel puis la température chute à nouveau à -20oC, rappelle Germain Lefebvre.
On peut quand même affirmer que les conditions de cette année ne sont pas idéales pour assurer le meilleur des taux de survie à tous les champs en fourrages. Plus une luzernière est âgée et plus elle a été cultivée de façon intensive (quatre coupes), plus elle est vulnérable.
La qualité du drainage de surface est aussi importante, fait valoir Germain Lefebvre. Si l’eau s’accumule et n’évacue pas le champ, il y aura formation de glace. Celle-ci conduit très bien le froid, en plus d’être perméable à l’air, ce qui peut provoquer l’asphyxie des plantes.
Dans un numéro d’Info-Fourrage, le chercheur d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, Gilles Bélanger, propose une grille de calcul de risque de mortalité hivernale de la luzerne. Certains facteurs, comme le couvert de neige et de glace, sont hors du contrôle du producteur. Par contre, certains éléments de régie augmentent les risques : l’age de la luzernière, le cultivar, la qualité du drainage et la fréquence de coupe.
Calculez votre risque de mortalité hivernale de la luzerne (PDF) pages 8 à 10