Si vous avez jeté un coup d’œil aux prévisions de la semaine prochaine, vous savez sans doute que contrairement à ce qui avait été prévu plus tôt cette année, le début du mois d’avril s’annonce froid, très froid. En somme, loin d’un début hâtif des semences comme l’an dernier, confirme Marie-Ève Giguère, météorologue chez Environnement Canada. « La dernière semaine de mars, le temps sera doux mais tous les modèles et les patrons atmosphériques indiquent du temps froid pour la première semaine d’avril, une tendance qui pourrait se prolonger pendant cinq à six jours ».
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Alors que les moyennes de saison se situent entre 5 degrés Celsius le jour et quelques degrés sous zéro la nuit, la tendance sera plutôt de moins dix degrés la nuit et quelques degrés le jour. « C’est nettement sous les normales d’une dizaine de degrés », ajoute Mme Giguère. Elle rappelle que le record de froid pour la région de Montréal en avril est survenu en 1991 avec un -19 Celsius, un 27 avril…
Le temps froid va sévir un peu partout au Québec, mais se fera sentir plus nettement en Abitibi et au Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec de possibles tempêtes de neige. Le froid gardera en fait son emprise davantage à partir de Québec et pour les régions au nord du fleuve. Le temps doux sera plus marqué dans les environs de la rivière des Outaouais. Il ne devrait toutefois survenir que dans la 2e semaine d’avril, avec des températures de saison. Pour le reste du mois, Mme Grégoire ne peut s’avancer mais les tendances pointent vers des températures normales.
Encore la faute à El Nino
Tout ce temps incertain est à mettre sur le dos de El Nino, indique Mme Giguère. « El Nino a repoussé au nord les tempêtes de neige et les courants froid cet automne et cet hiver. Puisque le phénomène s’affaiblit présentement, la trajectoire des tempêtes reviennent par chez nous, ce qui explique le temps que l’on connait dernièrement ».
Avec la fin de El Nino, il est de plus en plus question du phénomène contraire, soit de La Nina, soit le refroidissement des eaux dans le Pacifique qui s’accompagne de temps plus froid et pluvieux. Environnement Canada n’a pas encore évalué à quel moment El Nino devrait disparaitre complètement pour laisser sa place à La Nina, même si les chances penchent de plus en plus vers un scénario de ce genre. « Il y a encore trop d’incertitudes pour dire si il y aura un El Nina et à quel moment », plaide la météorologue.
Quoi qu’il en soit, la petite sœur de El Nino ne devrait avoir que peu ou pas d’impacts pour le Québec, selon Environnement Canada. Ses effets se font en effet peu ressentir sous nos latitudes. Il n’est pas impossible toutefois que le phénomène soit qualifié de fort, tout comme le El Nino que nous venons de vivre. « La dernière fois que El Nino a été aussi fort a été en 1997-98. La Nina qui a suivi a débuté en 1998 pour s’estomper en 2001 ».