Trouver chaussure à son pied avec la Banque de terres

Publié: 12 février 2016

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L’initiative Banque de terres de la MRC de Brome-Missisquoi amorce cette année sa quatrième année d’activité. À l’aube d’un nouvel été, le projet poursuit sa mission avec une conviction renouvelée: depuis 2012, le bureau de coordination a réussi 20 jumelages entre des propriétaires de terres agricoles et des producteurs désirant démarrer une entreprise ou élargir leur production.

Née de consultations publiques et d’une volonté d’agir sur le territoire, la Banque de terres  vise à jumeler des aspirants-agriculteurs, ou des jeunes de la relève voulant prendre de l’expansion, avec des propriétaires fonciers. Les possibilités sont multiples, soit de la location, du partenariat, du transfert, du démarrage ou encore mentorat. « Le projet vise à la fois à augmenter l’accessibilité des terres au profit de la relève agricole et à maintenir le dynamisme agricole de nos régions », indique Leslie Carbonneau, agente de la Banque de terres à Brome-Missisquoi.

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Le processus de jumelage se déroule en quatre étapes: le contact avec un coordonateur, la sélection basée sur l’expérience, la préparation et le plan d’affaires, l’accompagnement dans les visites à la ferme et un service juridique pour clore les ententes. Le coût? 500$ de chaque partie, mais seulement si un jumelage est conclu.

Tous les types de productions, quelles soient végétales ou animales, sont admises. Le même est vrai pour pour le type de régie, conventionnel ou bio.

Mme Carbonneau explique le succès de l’initiative qui a été reprise dans sept autres MRC par le fait qu’un agent accompagne les participants dans leurs démarches. « Les agents connaissent les terres disponibles, les cédants ainsi que les candidats. Ils sont là tout au long du processus. Nous sommes aussi présent pour assister lors de la conclusion de l’entente sur le plan juridique « .

En plus de répondre à un réel besoin de la relève et de propriétaires agricoles, la Banque de terres a des répercussions insoupçonnées. « On s’est rendu compte que la perception vis-à-vis l’agriculture s’était améliorée, ainsi que la cohabitation avec les entreprises agricoles. Le projet agit aussi comme moteur de revitalisation en attirant des jeunes et des familles à venir s’établir. Banque de terres a ramené du dynamisme. »

La réussite de Banque de terres est telle que 40 autres MRC auraient approché Brome-Missisquoi pour se joindre. La MRC à l’origine du projet souhaite toutefois passer le flambeau à un organisme provincial afin d’assurer la pérennité du projet et l’élargir au plus grand nombre de personnes possibles. Le CRAAQ ainsi que Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) prendrait en charge cette responsabilité. Ne reste plus qu’à assurer le montage financier pour le mettre en oeuvre, indique Leslie Carbonneau, un processus qui suit son cours.

Ce n’est pas toutefois la fin pour la MRC de Brome-Missisquoi. Loin de délaisser son initiative, elle souhaite la pousser plus loin, indique l’agente. « Nous voulons développer une vision à plus long terme, ce qui inclut la mise en marché des produits et l’intégration des acteurs ».

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.